Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
 

-
11 mars 2013 - Canada
UN BUREAU DE LA LIBERTÉ RELIGIEUSE

Créé
par Ottawa le 19 février, et rattaché au Ministère des Affaires étrangères,le Bureau de la liberté de religion a reçu un accueil favorable des branches canadiennes d’ONG spécialisées dans la défense des chrétiens persécutés dans le monde.

L ’annonce de la création a été faite par le premier ministre Stephen Harper. Il doit servir à défendre la liberté religieuse dans le monde, notamment en aidant à orienter les politiques internationales du Canada.

Le fait qu’un pays concerné respecte ou non les droits de ses minorités chrétiennes ne suffira probablement pas à déterminer l’ensemble des relations du Canada avec ce pays. « Ce n’est pas le religieux qui dicte avec qui Ottawa fait affaire, c’est d’abord l’économie », note la responsable de l'AED canadiene.

Ainsi, le Canada ne se privera pas de faire des affaires avec la Chine malgré un bilan peu reluisant en matière de droits humains, notamment envers des minorités chrétiennes ou musulmanes.

Au cours des dernières semaines, plusieurs observateurs et commentateurs politiques ont dénoncé la création de ce bureau par le gouvernement fédéral, craignant qu’il instaure une forme de gradation des droits en accordant une priorité aux droits religieux. C’est notamment le cas de la Ligue des droits et libertés qui estime que « ce geste a pour effet de remettre en question un des fondements de la laïcité, soit la séparation de l’État et des Églises ».

Fariboles, répond le directeur national de l’Association catholique d’aide à l’Orient (CNEWA) Canada : « Ceux qui pensent ça sont alarmistes ou malhonnêtes. Ce n’est tout simplement pas vrai », soutient Carl Hétu.

CNEWA concentre ses activités sur le Moyen Orient. M. Hétu effectue régulièrement des visites dans divers pays de cette région et est en mesure de témoigner des enjeux sécuritaires qui touchent la vie de minorités religieuses, notamment les chrétiens. Selon lui, si le Bureau peut servir à soutenir des initiatives de paix lancées sur le terrain, ce sera déjà une belle victoire.

" Ce Bureau, ajoute-t-il, pourra permettre de soulever des questions relatives aux droits religieux souvent évacuées et minimisées dans une société hyper sécularisée comme la nôtre. Le simple fait d’en parler peut susciter un débat de société."

" Le Bureau ne fera pas ce qu’il veut, anticipe Carl Hétu. On sent l’influence du gouvernement fédéral sur l’Agence canadienne de développement international (ACDI) dans la place plus grande qui est faite à l’entreprise privée au détriment des ONG." Mais Carl Hétu croit qu’il n’en tient qu’aux ONG de défenses des minorités religieuses dans le monde d’interpeller le nouveau Bureau. " Donnons-lui d’abord la chance de nous dire 'non' avant de le critiquer !"

D'ailleurs le Conseil canadien des Église n’a pas attendu ce conseil pour écrire au premier ministre le 26 février pour le féliciter de l’initiative et ouvrir la porte à une collaboration. Il représente 25 Églises présentes au Canada.
(source : RVM-Proximo)

Retour aux dépêches