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11 mars 2013 -
ENTRE ROME ET LES ÉPISCOPATS
Pour l'archevêque de Tegucigalpa en Honduras, le cardinal Oscar Maradiaga, la décision de Benoiît XVI doit créer un nouveau climat dans les relations entre les évêques, les épiscopats et Rome.
"" Cette décision est courageuse, déclare le cardinal. "Elle témoigne de l’humilité de Benoît XVI. Le pape n’est pas un superman ! Et l’Eglise est faite d’êtres humains. Il a reconnu sa faiblesse. Je ne pense pas que la papauté en sortira affaiblie. Au contraire, elle en est renforcée. Le prochain pape ne sera pas conditionné par l’idée de porter ce fardeau jusqu’à la mort. Nous sommes tous des personnes limitées, notamment du fait de l’âge. Accepter ses limites est un signe de maturité.
" Le premier défi que devra affronter le nouveau pape, quel qu’il soit, sera l’annonce de l’Evangile à un monde qui pense que ce n’est pas nécessaire. Comment annoncer Dieu à un monde qui n’en ressent pas le besoin, un monde modelé par le matérialisme, l’individualisme, le relativisme ? Tout le reste en découle. Il me semble que le matérialisme engendré par le capitalisme est pire que celui qui était au cœur du marxisme.
" Le second défi est celui de la mission. Seuls 20 % des hommes dans le monde connaissent le Christ. Et comment le connaissent-ils ...C’est pour nous un défi essentiel.
" Par ailleurs, les relations entre les évêques, les épiscopats et Rome doivent être travaillées. Là était le meilleur de Vatican II, dont nous célébrons le cinquantenaire. Cette collégialité était au centre du concile. Elle doit être améliorée. En ce qui concerne le Collège des cardinaux, nous ne sommes que 208, répartis à travers le monde. Certes, nous sommes reliés entre nous par le Net, mais nous devons mieux nous connaître. Souvent, nous nous sentons étrangers les uns aux autres.
" Nous entendons beaucoup de discours, qui nous disent ce que Rome pense du monde. Mais nous partageons peu nos expériences. Les scandales romains nous ont peu touchés : nous vivons si loin, nous avons tant d’autres problèmes!..
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Vu de l’Amérique latine, la première exigence est de porter un regard éthique sur l’économie, sur la politique, sur la vie des gens ordinaire. Il nous faut vaincre le grand poison de la drogue, de son commerce, de la violence. Et puis, la vie chrétienne doit se déployer, notamment par une formation permanente à la foi, par un renforcement de la dimension biblique de l’annonce.
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Le prochain pape devra être ouvert à l’ensemble du monde. Il devra être un pasteur expérimenté. Son origine géographique ne sera pas significative. Le Saint-Esprit, qui est le véritable protagoniste du Conclave, saura ce dont l’Eglise a besoin. " (source : AP)
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