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du 15 au 18 mars 2013 (semaine 12)
 

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18 mars 2012 -
QUELLE SERA L'ATTITUDE DE PÉKIN ENVERS ROME ?

La Chine a félicité le cardinal Bergoglio pour son élection en tant que nouveau pape. Ainsi Pékin entend normaliser ses relations avec le Vatican, mais réclame pour cela une rupture des relations diplomatiques entre Taiwan et le Saint-Siège.

Pékin rappelle aussi que la non-ingérence dans les affaires intérieures de la Chine est indispensable à cette normalisation
. S´exprimant au nom de la Chine populaire, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying, a déclaré que le gouvernement chinois était "sincère dans sa volonté de normaliser ses relations" avec le Vatican et que la Chine "espérait que, sous la direction du nouveau pape, le Vatican adopterait une attitude souple et pragmatique afin de créer les conditions d´une amélioration des relations".

Or p
our la République de Chine (Taiwan), qui est maintenue dans un relatif isolement diplomatique en raison de la théorie de la représentation unique de la Chine, le Saint-Siège est de facto un partenaire diplomatique d’importance. Taiwan n’entretient aujourd’hui de relations diplomatiques qu’avec 23 nations, principalement en Amérique latine, en Afrique et dans le Pacifique sud. Le Saint-Siège est le seul Etat en Europe avec laquelle Taiwan échange des ambassadeurs.

Pékin de son côté veille à maintenir ce relatif isolement de Taiwan et avait d’ailleurs très vivement réagi lorsqu’en 2005, le président taiwanais de l’époque, l’indépendantiste Chen Shui-bian, s’était rendu place Saint-Pierre pour assister à la messe de funérailles du pape Jean Paul II. La Chine populaire avait alors fustigé « une action visant à créer deux Chine ou une Chine et un Taiwan, ce à quoi le gouvernement chinois s’est toujours refusé » et avait vertement reproché à l’Italie la délivrance d’un visa pour le président Chen.

Cette fois-ci, la réaction de la Chine populaire à l’annonce du voyage à Rome du président taiwanais Ma semble nettement plus modérée. Le 16 mars, au point presse quotidien du ministère des Affaires étrangères à Pékin, la porte-parole Hua Chunying s’est contentée de déclarer : « Nous espérons que Taiwan gardera à l’esprit les intérêts globaux des relations entre les deux rives du détroit et travaillera avec la Chine pour en maintenir les bonnes conditions. » Elle ajoutait encore : « Les opinions de la Chine concernant les relations avec le Vatican demeurent inchangées : nous espérons que le Vatican prendra des mesures concrètes pour améliorer ces relations et supprimer les obstacles qui leur nuit. »

Or, au pouvoir depuis 2008, le président Ma a engagé Taiwan dans une politique de rapprochement avec Pékin sur la base d’échanges économiques, culturels et humains croissants entre les deux rives du détroit de Formose. A ce stade, ni Taipei ni Pékin n’ont intérêt à remettre en question le resserrement de leurs liens et le président Ma se sent donc assez fort pour se rendre en personne à ce moment de communion internationale que constitue la messe d’installation d’un nouveau pape.

Du côté du Saint-Siège, l’usage veut que la Secrétairerie d’Etat n’envoie pas d’invitation aux différents Etats avec lesquels des relations diplomatiques ont été nouées. Vient qui veut à la messe d’installation du nouveau pape, les délégations officielles étant seulement priées de s’annoncer afin d’être reçues comme l’exigent les règles du protocole. A ce jour, Pékin n’a pas fait part de son intention de déléguer l’un ou l’autre de ses dirigeants place Saint-Pierre.

Enfin, pour ce qui concerne la conduite du « dossier chinois » par Rome, la renonciation du pape Benoît XVI a eu une conséquence. La réunion annuelle de la Commission vaticane sur l’Eglise en Chine devait se réunir dans le courant du mois d’avril prochain. L’annonce de la renonciation de Benoît XVI a entraîné son report à une date qui reste à fixer.

Nul doute que cette réunion sera l’occasion pour le nouveau pape à la fois de s’informer et sans doute d’imprimer sa marque à un dossier souvent qualifié de prioritaire.

Et puis, dans le même temps, les chroniqueurs n’ont pas manqué de noter que le nom du pape jésuite, s’il faisait référence à saint François d’Assise, pouvait aussi renvoyer à saint François Xavier, co-fondateur, avec Ignace de Loyola, de la Compagnie de Jésus. Grand évangélisateur en Asie, François Xavier est mort le 3 décembre 1552 sur l’île de Shangchuan (Sancian), dans l’attente de la permission d’entrer en Chine.

Alors, quelle attitude adoptera le pape François envers Pékin ? (source : Mepasie)


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