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du 19 au 22 mars 2013 (semaine 12)
 

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22 mars 2012 -
QUAND LE PAPE FRANÇOIS ÉVOQUE JONAS


En plus de François d'Assise et de saint Ignace, un autre personnage de l'Ancien Testament, tout à fait inattendu, brille dans le "ciel" de Jorge Mario Bergoglio : le prophète Jonas.

Dans une interview qu’il avait accordée en 2007 à la revue internationale "30 Jours", et qui est très révélatrice de sa manière d’envisager sa mission de pasteur de l’Église, celui qui était alors archevêque de Buenos Aires demanda soudain à Stefania Falasca, qui l’interviewait : "Connaissez-vous l’épisode biblique du prophète Jonas?". "Non, je ne me le rappelle pas, répondit la journaliste.

Et Mgr Bergoglio d’expliquer :

"Pour Jonas, tout était clair. Il avait des idées claires à propos de Dieu, des idées très claires à propos du bien et du mal. À propos de ce que Dieu fait et de ce qu’Il veut, de ceux qui étaient fidèles à l’Alliance et de ceux qui, au contraire, étaient en dehors de l’Alliance. Il avait la recette pour être un bon prophète. Dieu fait irruption dans sa vie comme un torrent.

" Il l’envoie à Ninive. Ninive est le symbole de tous ceux qui sont séparés, perdus, de toutes les périphéries de l’humanité. De tous ceux qui sont en dehors, loin. Jonas a vu que la tâche qui lui était confiée consistait seulement à dire à tous ces hommes que les bras de Dieu étaient encore ouverts, que la patience de Dieu était là en attente, pour les guérir par Son pardon et les nourrir de Sa tendresse. Dieu ne l’avait envoyé que pour cela. Il l’envoyait à Ninive, mais lui, il s’est enfui du côté opposé, vers Tarsis"

" Ce qu’il fuyait, ce n’était pas tant Ninive que l’amour sans mesure de Dieu pour les hommes. C’était cela qui ne rentrait pas dans ses plans. Dieu est venu une fois… 'et pour le reste, c’est moi qui m’en occupe', voilà ce que s’était dit Jonas.
"Nous sommes très nombreux à pouvoir nous identifier à Jonas", remarqua la journaliste.

"Nos certitudes peuvent devenir un mur, une prison qui enferme l’Esprit Saint, lui répliqua l'archevêque. "Celui qui isole sa conscience et la laisse en dehors du chemin du peuple de Dieu ne connaît pas la joie de l’Esprit Saint qui soutient l’espérance. C’est le risque que court la conscience isolée. La conscience de ceux qui, depuis le monde fermé de leurs Tarsis, se plaignent de tout ou, sentant leur identité menacée, se jettent dans la mêlée pour, finalement, être encore plus occupés d’eux-mêmes, faire encore plus référence à eux-mêmes".

" Il nous faut voir les gens non comme ils devraient être mais comme ils sont et voir ce qui est nécessaire. Sans prévisions et sans recettes mais avec une ouverture généreuse. Pour les blessures et les fragilités, Dieu a parlé.

" Permettre au Seigneur de parler… Dans un monde que nous ne réussissons pas à intéresser par nos paroles, seule Sa présence qui nous aime et nous sauve peut intéresser. La ferveur apostolique se rénove pour témoigner de Celui qui nous a aimés en premier".

"Pour vous, donc, quelle est la pire chose qui puisse arriver à l’Église?". questionna encore la journaliste.

"C’est ce que de Lubac appelle la 'mondanité spirituelle'. C’est le plus grand danger pour l’Église, pour nous qui sommes dans l’Église. 'Elle est pire', dit de Lubac, 'plus désastreuse que cette lèpre infâme qui avait défiguré l’Épouse aimée au temps des papes libertins'. La mondanité spirituelle, c’est se mettre au centre." (source : AP)


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