Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 1 au 4 avril 2013 (semaine 14)
 

-
4 avril 2013 - Vietnam
ILS FONT PARLER UN "PSEUDO-PRÊTRE" À LA TV

Dans leur campagne destinée à riposter à la contestation par une part importante de la population du projet officiel de refonte de la Constitution, un faux prêtre mandaté par les autorités a pris la parole à la télévision au nom de l’Eglise catholique.

Cette contre-attaque vise des propositions faites par de nombreux intellectuels et personnalités de la société civile, dans ce qu’on a appelé « la requête des 72 », mais aussi, d’une façon plus indirecte, la lettre ouverte de la Conférence épiscopale du 1er mars 2013.

Celle-ci avait exposé au grand jour la contradiction intérieure qui mine la Constitution de 1992. L’attribution au Parti communiste d’un rôle dirigeant sur la société et la politique invalidait, disaient les évêques, l’affirmation des droits de l’homme, de la liberté religieuse et de la démocratie.

On n’avait pas encore noté de déclarations officielles condamnant ou dénonçant explicitement cette mise en cause des fondements mêmes de la Constitution en vigueur aujourd’hui ainsi que du projet d’amendement destiné à la remplacer. En revanche, les médias contrôlés par le gouvernement ne ménagent pas leurs efforts pour contrebalancer les effets de la déclaration épiscopale.

Ce pseudo-prêtre est apparu sur les écrans de la télévision publique, lors des actualités du 26 mars, qui vantaient le rôle dirigeant du Parti communiste. Les téléspectateurs purent alors voir les images filmées d’églises et de pagodes nouvellement construites ou réparées, ainsi que de foules religieuses enthousiastes. Puis apparut un religieux bouddhiste qui fit une déclaration sur le rôle dirigeant du Parti, ne différant en rien de celles que l’on peut entendre de la bouche des cadres communistes.

C'est alors qu'un nouveau personnage apparut à l’écran, avec le sous-titre : « Le prêtre Nguyên Quôc Hiêu, président du Comité d’union du catholicisme pour la province de Bac Ninh ».

Interrogés au sujet de l’identité de l’auteur de ce « témoignage », les prêtres et les fidèles du diocèse de Bac Ninh ont tout de suite affirmé qu’il s’agissait d’un laïc, M. Nguyên Quôc Hiêu, président du Comité d’union des catholiques de Bac Ninh, groupe dans lequel il n’y a jamais eu de prêtres et notoirement inféodé au régime. On apprenait également que la personne interviewée était membre du Front patriotique et du Comité populaire de la province de Bac Ninh.

Deux jours plus tard le 28 mars, l’évêché de Bac Ninh confirmait ces premières affirmations en faisant paraître sur le site du diocèse, le communiqué suivant : « Dans la soirée du 26 mars 2013, lors de l’émission d’actualités de la chaîne de télévision nationale VTV1, on a pu voir un reportage intitulé : « Les dignitaires religieux contribuent à la refonte de la Constitution de 1992. » Un sous-titre expliquait : « Le prêtre Nguyên Quôc Hiêu, président du Comité d’union du catholicisme pour la province de Bac Ninh ».

" Beaucoup de gens, poursuivait ce communiqué, se sont étonnés d’entendre dire que M. Nguyên Quôc Hiêu était prêtre du diocèse de Bac Ninh. C’est pourquoi le bureau de l’évêché de Bac Ninh affirme, dans ce communiqué aux fidèles, qu’il n’existe pas de prêtre du nom de Nguyên Quôc Hiêu dans le diocèse de Bac Ninh. » Le texte est signé du chancelier de l’évêché. (source : Mepasie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil