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du 1 au 4 avril 2013 (semaine 14)
 

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4 avril 2013 -
LE PAPE DE ROME OU L'ÉVÊQUE DE ROME

Pour parler de lui-même, François préfère employer l’expression "évêque de Rome", et pour le Patriarche Œcuménique Bartholomée, ce signe éveille l’espoir de retrouver l’unité entre catholiques et orthodoxes, parce qu'il en souligne la réalité.

Dans une interview à l’agence autrichienne Kathpress, Bartholomée qui tient actuellement la place de "primus inter pares" et qui a posé un geste très fort en assistant à la messe d’inauguration du nouvel évêque de Rome, s’est dit plein d’espoir concernant l’unité de l’Eglise.

Sa rencontre avec le pape François inaugure une nouvelle position et un nouveau style qui le rend optimiste, a-t-il souligné. Car cette "nouveauté" s'inscrit dans les perspectives de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe (Ravenne, 8-15 octobre 2007), qui établit l’interdépendance réciproque entre primauté et conciliarité au niveau universel.

Premier patriarche œcuménique du siège de Constantinople à avoir fait le voyage de Rome, depuis la fondation de l'Église pour l’inauguration d’un nouvel évêque de Rome, avant même le schisme de 1054, Bartholomée a non seulement invité le pape François à venir le retrouver au patriarcat de Constantinople, mais il lui a proposé une rencontre à Jérusalem en 2014 pour fêter le cinquantenaire de la rencontre historique entre le Patriarche Athenagoras et le Pape Paul VI.

Ce fut au cours de cette rencontre en Terre Sainte que les excommunications réciproques ont été levées. Mais François et Bartholomée posent des gestes d'une bien plus grande portée.

Lors de sa première bénédiction, donnée depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, au soir du 13 mars, François a précisé, en utilisant une citation de saint Ignace d’Antioche, que l’Église de Rome "est celle qui préside à la charité de toutes les Églises".

Mais, dans les jours qui ont suivi, il n’a ni repris ni développé le thème de cette nature primatiale du siège de Pierre, étendue à tout "l’œcoumène" chrétien. Et, pour parler de lui-même, il préfére employer l’expression "évêque de Rome".

En même temps, toutefois, dans son activité de chaque jour, il exerce pleinement et vigoureusement les pouvoirs qui sont ceux d’un pape, qui n’est soumis à aucune autre autorité si ce n’est à Dieu. Et il sait que les décisions qu’il prend, même lorsqu’elles sont minimes, ne restent pas circonscrites au diocèse de Rome mais qu’elles ont un effet sur l’Église du monde entier.

Il faut s'attendre à ce que, tout ou tard, il intervienne pour expliquer quelle conception il a de son rôle. Ceux qui, dans l’Église et en dehors, souhaitent la diminution, quand ce n’est pas la disparition, de la primauté du pape voient en lui l’homme qui pourrait satisfaire leurs attentes, se fondent sur un présumé "esprit" du concile.

En réalité Vatican II n’a affaibli en rien le pouvoir du pape sur toute l’Église. La nouveauté qu’il a apportée a consisté à joindre la grande tradition du pouvoir primatial du pape avec le pouvoir du collège des évêques dont il fait partie.

Par conséquent, si l’on peut s’attendre à des innovations de la part du pape François, celles-ci ne pourront en aucune manière diminuer les pouvoirs primatiaux qui sont les siens en tant que successeur de Pierre, pouvoirs affirmés avec autorité par le concile Vatican II, de façon complète et précise.

Dans le document signé intitulé "Les conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l’Église. Communion ecclésiale, conciliarité et autorité", la Xe Session plénière de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe (Ravenne, 8-15 octobre 2007), établit l’interdépendance réciproque entre primauté et conciliarité aux niveaux local, régional et universel, ce qui fait que "la primauté doit toujours être envisagée dans le contexte de la conciliarité et, de manière analogue, la conciliarité doit l’être dans le contexte de la primauté" (n° 43).

Cette vision du "document de Ravenne" donne un dynamisme à la manière de concevoir le ministère pontifical dans une projection vers un avenir que tous les fidèles voudraient voir réalisé. (source : News.va et AP)

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