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du 1 au 4 avril 2013 (semaine 14)
 

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4 avril 2013 -
DES PETITS GESTES D'UNE GRANDE PORTÉE

Au fil des trois jours saints, François a pleinement inscrit sa « révolution des petits gestes », au cœur du ministère pontifical, traditionnel. Il ne s'agit pas de soutanes aux 33 boutons ou d'ornements liturgiques "festifs" parce que surchargés.

Il a fait que le "marathon" de la Semaine sainte s’est déroulé dans une exacte continuité liturgique avec ses prédécesseurs. C’est le même homme, toujours présent aux côtés de Benoît XVI, Mgr Guido Marini, qui a guidé ses premiers pas, parfois hésitants, à Saint-Pierre de Rome. C’est dans la liturgie catholique traditionnelle et séculaire que le nouveau pape a pleinement pris ses marques romaines.

Au Colisée, lors du chemin de croix, il a signifié ce qu'était l'essentiel de l'Église du Christ sauveur en répétant  : « Parfois, il nous semble que Dieu ne répond pas au mal, qu’il demeure silencieux. Mais en réalité, Dieu ne condamne pas, il aime et il sauve. » Pour le pape, « les chrétiens doivent répondre au mal par le bien, en prenant sur eux la croix, comme Jésus ».

Évoquant, durant la veillée pascale, l’attitude des femmes devant le tombeau vide, qui restent « hésitantes, perplexes, pleines de questions », le pape a lancé à deux reprises : « Nous avons peur des surprises de Dieu ; nous avons peur des surprises de Dieu ! Il nous surprend toujours ! »

D’où son appel  à tous les chrétiens, prélats et fidèles : « Ne nous fermons pas à la nouveauté que Dieu veut porter dans nos vies ! (…) Il n’y a aucun péché qu’il ne puisse pardonner si nous nous ouvrons à Lui. » On a retrouvé là les accents pastoraux de l’archevêque de Buenos Aires.

Lors de la célébration de la Passion du Seigneur, le Vendredi saint, le seul à prendre la parole, comme le veut la liturgie, fut le prédicateur de la Maison pontificale, le capucin Raniero Cantalamessa, qui fit entendre un vif appel à la réforme. A l'ouverture des "congrégations" précédant le conclave, certains cardinaux l'avaient récusé.

Or, ce Vendredi Saint dans la basilique Saint Pierre le même capucin, au cours de son homélie, écoutée attentivement par le pape méditatif, évoqua, s’appuyant sur un texte de Franz Kafka, « certains vieux édifices qui, au fil des siècles, pour s’adapter aux exigences du moment, se sont remplis de cloisons, d’escaliers, de petites salles ».

Et il a poursuivi : « Le moment arrive où l’on s’aperçoit que toutes ces adaptations ne répondent plus aux exigences actuelles, qu’elles sont même un obstacle, et il faut avoir le courage d’abattre tout cela, et de ramener l’édifice à la simplicité et à la linéarité de ses origines. »

Se tournant vers le pape, le prédicateur a conclu : « C’est la mission que reçut un jour un homme qui priait devant le crucifix de San Damiano : “Va, François, et répare ma maison.” »

L’allusion aux temps à venir du pape François était transparente. Les cardinaux et prélats qui, ensuite, se sont inclinés un à un en silence devant le crucifix avaient tout cela en tête.

Lundi, en fin d’après-midi, François est allé se recueillir, en point final de la Semaine sainte, sous l’autel central de la basilique, à l’endroit des fouilles où, selon la tradition, reposent les restes de saint Pierre, "la linéarité" des origines de l'Église. (source : AP)


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