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du 5 au 8 avril 2013 (semaine 14)
 

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8 avril 2013 - Pakistan
LES CHRÉTIENS OSCILLENT ENTRE L'ESPOIR ET L'ABATTEMENT

Près d’un mois après la violente attaque d’un quartier chrétien de Lahore, attaque qui n’a pas fait de morts mais a laissé sans abri près de 200 familles, la communauté catholique craint une marginalisation toujours plus grande mais a peu d'espoir.

Certes l’incendie de la Joseph Colony à Lahore a provoqué des manifestations de solidarité mais la petite minorité chrétienne ressent sa vulnérabilité face à la menace quasi-constante d’une accusation de blasphème.

Depuis l’attaque et l’incendie, le 9 mars dernier, de la Joseph Colony à Lahore, les travaux de reconstruction de ce quartier aux allures de bidonville où vivaient quelque 2 000 chrétiens sont allés bon train. Les autorités de l’Etat du Pendjab ont débloqué des fonds pour l’indemnisation des familles qui avaient perdu leur toit. Elles n’ont pas négligé non plus les églises et l’un des deux lieux de culte chrétiens qui avaient été détruits par le feu a été reconstruit.

Mais les ouvriers se contentent de rebâtir et de peindre les façades des habitations détruites tandis qu’à l’intérieur, rien ou presque n’a été reconstruit.

L’une des habitantes de la Joseph Colony explique : « Les politiques, les policiers, les juges se pressent pour nous aider mais il n’y avait personne pour nous sauver lorsque la foule est venue nous attaquer. Les musulmans ont été nos voisins pendant des années mais je n’ai plus confiance en personne. Seul le Christ nous protégera ».

D'ailleurs, le 3 avril dernier, le scénario qui avait vu la destruction de la Joseph Colony à Lahore a failli se reproduire à Francisabad, localité de la banlieue de Gujranwala, ville située à 80 km au nord de Lahore, où vit l’une des plus importantes communautés chrétiennes du pays et là aussi, ce sont les accusations d’un imam qui ont amené une foule de musulmans en colère à s’en prendre physiquement aux chrétiens.

La foule des musulmans s’en est pris aux boutiques, aux véhicules et aux habitations des chrétiens. Cette fois-ci, contrairement à ce qui s’était passé à Lahore, la police n’est pas restée passive et a cherché à séparer les deux communautés. Mais en faisant usage de la force, les policiers ont blessé trois jeunes chrétiens.

Pour les chrétiens du Pakistan, qui sont environ 2,5 millions dans un pays de 162 millions d’habitants à 98 % musulmans, ces dernières attaques renvoient à des épisodes tragiques : en 1997, près de huit cents maisons et quatre églises chrétiennes avaient été incendiées à Shantinagar ; en 2009, des maisons de chrétiens étaient brûlées à Bahmani Wala et, la même année, à Gojra, sept chrétiens trouvaient la mort, brûlés vifs, dans l’incendie de leurs maisons.

Pour les minorités religieuses, soumises à l’arbitraire d’un système judiciaire marqué par les lois anti-blasphèmes, une de leurs revendications majeures est l’abrogation, sinon la réforme de ces lois – une démarche à laquelle le pouvoir politique se refuse. (source : Mepasie)


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