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du 5 au 12 avril 2013 (semaine 15)
 

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12 avril 2013 - Uruguay
L'OECUMÉNISME EST EN DEUIL. LA MORT D'ÉMILIO CASTRO

Secrétaire général du Conseil Œcuménique des Eglises (COE), Emilio Castro, pasteur et théologien méthodiste, décédé à Montevideo le 6 avril, a marqué l’œcuménisme par ses idées pacifistes et empreintes de la théologie de la libération*.

«Emilio Castro a été un pionnier dans tout ce qu’il a entrepris», se rappelle son ami et ancien collègue, le pasteur Carlos Sintado.

Directeur de la Commission de mission et d’évangélisation du COE, à Genève, dès 1973, ce pasteur méthodiste uruguayen s’est engagé activement dans la lutte pour la justice sociale. Il a permis aux Eglises orthodoxes d’Europe de l’Est ainsi qu’aux pentecôtistes et aux évangéliques, principalement d’Amérique du Sud, de rejoindre le COE. De 1985 à 1992, il a poursuivi son engagement chrétien, pacifiste et tiers-mondiste comme secrétaire général, le poste le plus élevé, du COE.

Né en 1927 en Uruguay, le jeune homme étudie la théologie à Buenos Aires, en Argentine. Attiré par la pensée du théologien suisse Karl Barth, il poursuit ses études à l’Université de Bâle où il est le premier étudiant latino-américain. Après ses études, il part travailler en Bolivie comme pasteur pour l’église méthodiste. Confronté à la pauvreté extrême des habitants, il subit un véritable choc culturel.

«La pauvreté qu’il découvre en Bolivie orientera tout ce qu’il entreprendra par la suite», explique Carlos Sintato, co-auteur du l’ouvrage Pasion y compromiso con el Reino de Dios**. De retour à Montevideo, il poursuit son activité de pasteur. Parallèlement, il anime une émission télévisée journalière, intitulée «Connaître ses droits». Mais rapidement, il sera congédié. Le programme est trop radical pour le gouvernement qui «trouve dangereux de faire connaître ses droits au peuple».

En 1973, il revient en
Suisse au COE à Genève. Cet homme qui s’exprime en six langues, lors des conférences de presse, prône l’ouverture et la diversité au sein du mouvement œcuménique. Le considérant comme «un révolutionnaire de gauche», le gouvernement uruguayen lui retire son passeport. C’est grâce à une carte d’apatride, délivrée par la Suisse, qu’il peut continuer à voyager pour son travail.

Après le coup d’état de Pinochet, en 1973, un grand nombre de Chiliens ont fui leur pays. «Emilio Castro avec la COE a concrètement aidé ces personnes à fuir leur pays et à aller s’installer en Argentine et en Europe». (source : Protestinfo)

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