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du 12 au 16 avril 2013 (semaine 15)
 

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16 avril 2013 - Égypte

NOUS VOULONS DES FAITS ET PAS SEULEMENT DES PAROLES

Dans un entretien accordé à la télévision ONtv , et pour la première fois, depuis son intronisation, le Patriarche Copte Tawadros II, a dénoncé la négligence coupable du président : « Nous voulons des faits, pas seulement des paroles.

" Le président Morsi a promis de tout faire pour protéger la cathédrale, mais en réalité il n’a rien fait », ajoute le patrarche.. À la proposition du gouvernement de promouvoir une commission pour affronter la question, le Pape a répondu : « Nous avons assez de groupes et de commissions. Nous avons besoin d’actions, pas de paroles ».

Le fait le plus grave du point de vue symbolique s’est produit durant les funérailles de quatre coptes, lorsque la cathédrale Saint Marc a été attaquée à Abbasiyya, quartier semi-central du Caire. Malgré les appels au calme et la promesse de la part du président Morsi de prendre des mesures de sécurité extraordinaires, les fidèles rassemblés pour les funérailles ont été la cible de jets de pierre et deux personnes ont trouvé la mort. Une action très grave, parce que dirigée contre un lieu de prière qui est aussi la résidence du Pape d’Alexandrie.

Les déclarations des autorités ont répété le refrain habituel composé de trois éléments. Tout d’abord, il s’agit d’un complot. En effet, la catégorie de la conspiration est celle qu’aujourd’hui beaucoup d’égyptiens préfèrent pour analyser les faits : n’importe quel événement, par définition, n’est jamais ce qui apparaît, et c’est toujours le camp adverse qui en est responsable.

Cela vaut la peine de rappeler qu’également lors de l’attentat de l’église des Deux-Saint à l’occasion du Nouvel-An copte en 2011 on a invoqué « des mains étrangères » qui ensuite se sont révélées être, plus prosaïquement, des agents provocateurs de celui qui était à l’époque le Ministre de l’Intérieur.

Deuxième élément : la violence ne réussira pas à ébranler l’unité nationale. C’est vrai, beaucoup en Égypte partagent cet avis. Ed wahda, “une seule main”, fut un des slogans de la révolution et continue d’être répété. Mais l’unité nationale présuppose le principe de citoyenneté et non pas une Constitution qui semble faite exprès pour diviser. Troisième élément : l’attaque de lieux de culte est inacceptable. Si, sans aucun doute. Voilà pourquoi il devient encore plus urgent de répondre à une question très simple : où étaient les forces de sécurité dans toute cette histoire ?

Au cours de ces derniers mois avec les affrontements de Port-Saïd, il est apparu évident à plusieurs reprises que si la responsabilité la plus grande retombe sur ceux qui sont au Gouvernement et commandent les forces de l’ordre, ni les islamistes ni les libéraux n’ont le contrôle réel de la situation, déjà profondément marquée par une crise économique très grave, avec des coupures continuelles d’électricité, l’absence des biens de première nécessité et des grèves qui paralysent le pays.

Même si les signes de collaboration entre musulmans et chrétiens ne manquent pas, comme la manifestation qu’ils ont organisée ensemble le jour après l’attaque contre la cathédrale le prouve, la violence sectaire devient toujours plus explosive et dangereuse. (source : AP)

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