Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 12 au 16 avril 2013 (semaine 15)
 

-
16 avril 2013 - France
LA LAICITE SELON LE MINISTRE DE L’INTERIEUR FRANÇAIS

La laïcité est « le fruit d’un compromis qui a consisté à tracer un trait catégorique – la séparation – entre la sphère publique et ce qui relève de l’intimité ». Les "religieux" n'ont donc pas à en parler.

Cette « intimité » concerne l’intimité spirituelle a  déclaré dans une interview à l’hebdomadaire La Vie, Manuel Valls qui est aussi ministre des cultes.

Il s’est défendu de prôner un effacement des religions de l’espace public : « Je ne crois pas à une définition de la laïcité selon laquelle la religion n’y aurait pas de place, mais bien entendu dans le respect de l’ordre public. »

Allant plus loin dans ce qu’il considère devoir être les objectifs de la laïcité à la française, il les a énuméré « la liberté de conscience, le libre exercice des cultes et l’égalité des droits entre les citoyens sans tenir compte de leur appartenance religieuse. Les moyens pour l’appliquer sont la neutralité de l’État et la séparation de la religion et de l’État. ».

Manuel Valls voit dans la laïcité un élément important d’apaisement : « ce n’est pas l’expression d’une ignorance, ni d’une indifférence, ni d’une hostilité vis-à-vis des religions ».

Concernant certains points d’achoppement d’une partie de l’opinion publique vis-à-vis de l’islam, il veut en dissocier certaines de ses manifestations comme le voile qui, dit-il, relève d’un combat plus large sur la condition des femmes dans les quartiers populaires.

Plus largement, il a mis en garde contre « des opérations politiques visant à créer des tensions avec l’islam … Nous devons rechercher l’apaisement autour des valeurs de la République ».

Concernant le dialogue avec l’Eglise catholique, Manuel Valls le considère « de très bonne qualité », même si certains sujets, comme le ‘mariage pour tous’, la recherche sur l’embryon ou la fin de vie, il y a des désaccords. Il est normal, ajoute-t-il que l’Eglise « se montre conservatrice car elle veut préserver un socle. Mais, par exemple, sur la pauvreté l’immigration ou le rapport à l’étranger, l’Église de France a pris des positions qu’à gauche nous pourrions qualifier de progressistes ».

Les points de vue du ministre ne sont pas partagés par une grande partie de l'opinion.

« Certains sujets, c’est bien normal, créent des tensions avec les représentants des cultes. Sur le mariage pour tous, la recherche sur l’embryon, la fin de vie, il y a des désaccords, reconnaît-il. Que l’Église comme institution se montre conservatrice car elle veut préserver un socle, c’est difficile de lui reprocher.

Sur un registre plus personnel, Manuel Valls a rappelé qu’il avait reçu une éducation catholique et que, même s'il n’avait jamais été au catéchisme, il avait été enfant de chœur. « Cela m’a marqué et permis de mieux comprendre la religion, raconte-t-il. À la fin de l’adolescence, j’ai été en rupture avec cela. » Et le ministre en est resté là.

Il néglige de prévoir des évolutions et modifications du droit, pour permettre la coexistence pacifique en France de l’ensemble des croyants et non-croyants.

La composition de "l'Observatoire de la laïcité" laisse rêveur. Il n'y a aucun représentant religieux, ainsi condamnés au silence.

Sous la présidence de Jean-Louis Bianco, on trouve quatre élus politiques, deux de gauche, deux de droite, et onze personnalités qualifiées : juristes, intellectuels, hauts fonctionnaires. Mais si l’obédience maçonnique est bien là, avec un ancien grand maître du Grand Orient, pas question de représentants religieux.

Sans doute a-t-il été jugé inutile, voire même dangereux, de faire participer des religions à une réflexion autour de l’application de la laïcité. Un peu comme si, dans un haut comité d’éthique, on écartait soigneusement tout scientifiques ou médecins…

Pour annoncer l’installation de cet Observatoire, François Hollande avait choisi la date du 9 décembre 2012, jour anniversaire de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Selon l’article 1 de cette loi, la République « assure la liberté de conscience » et « garantit le libre exercice des cultes ». Il n’est pas question qu’elle le limite, ni ne l’interdise …(source : AP)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil