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du 13 au 16 mai 2013 (semaine 20)
 

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16 mai 2013 -
LA LAÏCITÉ EST-ELLE SEULEMENT UNE RÉPONSE POLITIQUE


A Lyon, le 11 mai, Manuel Valls, ministre de l'intérieur chargé des cultes, a salué avec ambiguité et confusion l’union « historique » des protestants français. Le président protestant corrigera vite cette erreur : "Le naturel est revenu au galop".

Invité d’honneur des protestants, Manuel Valls a salué leur union « historique » lors du service inaugural du premier synode de l’Église protestante unie de France. Comme il l’avait fait en janvier lors des vœux à la Fédération protestante de France, il a souligné leur contribution à la société française, « leurs valeurs, leur éthique, leur travail » , mais aussi « leur esprit de résistance contre la barbarie » .

« Le protestantisme, c’est le pluralisme » , a-t-il appuyé. Revenant sur la question de la laïcité, il a rappelé qu’elle est « un rempart contre tous ceux qui veulent mettre sur la scène publique le refus du débat et l’obscurantisme qui n’y ont pas place »

« Grâce à ce principe, je peux dialoguer de manière régulière, même si ça n’est pas toujours facile – n’est-ce pas monsieur le Cardinal – sur des questions de société qui font débat » , a-t-il aussi glissé devant le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, présent dans l’assemblée, faisant allusion au débat sur le « mariage pour tous ».

Présent tout au long du service inaugural, le ministre de l'intérieur a reçu comme tous les participants les trois gestes de communion proposés par le pasteur Laurent Schlumberger : la coupe de la communion, un petit sachet de graines et une bougie.

Lors de son discours à la tribune du Grand Temple, il a souligné l'importance historique pour la France de la création de l'Église protestante unie tout en s'amusant des différences de personnalités entre Luther « extraverti, flamboyant intransigeant » et Calvin « discret jusqu'à l'oubli de lui-même », mais « tous deux enfants de la Renaissance ».

N'oubliant pas les messages politiques, il a rappelé combien la laïcité est indispensable. « La laïcité n'est pas négation du fait religieux ». Elle est une réponse politique « noble » pour le gouvernement harmonieux de la cité des hommes. La laïcité c'est « la réconciliation entre ces deux aspirations qui animent l'humanité ; le présent et l'infini ».

Dans ce discours le ministre a parlé de « la fusion » des réformés et des luthériens, commettant une erreur, vite corrigée en conférence de presse par Laurent Schlumberger. « Nous en avions parlé avant son discours. Je lui ai bien dit que ce n'est pas une fusion mais une union. Il m'avait dit oui, je sais...mais le naturel est revenu au galop.

" En général, ajoute Laurent Schlumberger, quand on voit un processus comme celui là, on se dit 'absorption-fusion', le gros mange le petit. Eh bien NON. Il n'y en n'a pas un qui digère l'autre. Il s'agit vraiment de faire vivre et de conjuguer les deux sensibilités, les deux styles dans la même Église. » (source : AP)


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