Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 24 au 27 mai 2013 (semaine 21)
 

-
27 mai 2013 - Italie
LES
RECOMMANDATIONS DE FRANÇOIS AUX EVEQUES ITALIENS

Le 23 mai en la Basilique vaticane, le Pape François, qui est aussi le président de la conférence des évêques italiens, a prononcé une homélie qui est une diatribe d'une franchise unique sur les devoirs des pasteurs de l'Église.

François, l'évêque de Rome, président de la onférence épiscopale, est un de leur collègue, mais il est le Pape et c'est comme le pape de l'Église qu'il s'est attaqué au comportement des membres de l'un des plus puissants épiscopats du monde, qui regroupe près de 300 évêques pour 221 diocèses, (soit deux fois plus qu'en France), souvent lié au monde politique et manifestant un goût prononcé pour les mondanités.

Le texte était intégralement écrit de la main du pape, qui s'est affranchi des corrections suggérées par la Secrétairerie d'État. Sans s'embarrasser d'aucune précaution de langage, le pape François a d'abord demandé aux évêques de répondre « sans superficialité » à la question posée par le Christ à Saint-Pierre : « M'aimes-tu? »

C'est la « seule question vraiment essentielle », a justifié François. Un pasteur doit se la poser car « tout ministère » se fonde sur « l'intimité avec le Seigneur. Vivre avec Lui est la mesure de notre service ecclésial qui exprime notre disponibilité à l'obéissance, à l'abaissement et au don total. »

Puis le pape, en regardant les évêques, relate le Figaro, s'est lancé dans un réquisitoire d'une vigueur jamais entendue à l'époque moderne dans la basilique Saint-Pierre : « Nous ne sommes pas l'expression d'une structure ou d'une nécessité d'organisation », a clamé François, mais « le signe de la présence et de l'action du Seigneur ressuscité ».Y compris dans l'exercice de notre autorité nous sommes appelés à être des signes de la présence et de l'action du Ressuscité, à bâtir nos communautés dans la charité fraternelle".

" Lorsqu'il n'est pas alimenté, le plus beau des amours finit par s'éteindre... L'inattention rend le pasteur tiède. Distrait, il oublie et devient amer. Il est alors séduit par l'esprit carriériste et par l'argent, s'accorde à l'esprit du monde. Spirituellement rabougri, il devient un fonctionnaire, un clerc du pouvoir tout occupé de soi, de l'organisation et de la structure, éloigné du peuple de Dieu et de son bien. Comme Pierre, on court alors le risque de renier le Seigneur, même si on parle en son nom. Ainsi est blessée la sainteté de l'Eglise hiérarchique, qui perd de sa fécondité de mère. Qui sommes nous, frères, devant Dieu? Où sont nos créances?

" ... Comme ce fut le cas pour Pierre, les attentes de Jésus peuvent nous peser" et ses questions nous pousser à fuir nos responsabilités et une liberté assaillie "de mille conditionnements sources d'égarement, de frustration, voire d'incrédulité. Ce ne sont pas là les dispositions et les attitudes que le Seigneur attend de nous, d'autant qu'elles profitent à l'ennemi, au Diable, qui sait nous isoler dans l'amertume, la récrimination et le découragement.

" Le Bon Pasteur, lui, ne nous humilie pas et ne nous abandonne pas aux remords. En lui parle la tendresse du Père, qui console et ravive, qui nous fait passer d'une honte qui désagrège à une confiance qui construit, rend courage, ravive la confiance et ouvre à la mission...

" C'est pourquoi être pasteur signifie être prêt à avancer au milieu du troupeau et même derrière lui, de manière écouter le silence de qui souffre, de soutenir le pas de qui cède, de relever, de rassurer qui craint de ne pas arriver. Notre foi ressort renforcée lorsque nous la partageons avec les humbles, en laissant de côté toute suffisance pour nous pencher sur tous ceux que le Seigneur nous a confié.

" Parmi ceux-ci, une place spéciale doit être réservée à nos prêtres. Notre coeur, notre main et notre porte doivent leur être toujours ouverts, en toute circonstance. Ils sont nos premiers fidèles!".

Le pape François a fait également une critique indirecte de la gestion des affaires de pédophilie, sans cesse minimisées par l'Église italienne. «Etre pasteur signifie être disposé à cheminer au milieu ou derrière le troupeau, être capable d'écouter le récit silencieux de ceux qui souffrent », a-t-il lancé. «Nous devons veiller sur le troupeau de Dieu, non pas de manière contrainte mais volontiers [...], non en se prenant pour les patrons des personnes qui nous sont confiées, mais en étant pour elles des modèles». (source : CEI)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil