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du 4 au 6 juin 2013 (semaine 23)
 

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6 juin 2013 - Philippines
LE PORT D'ARMES EST INTERDIT AUX PRÊTRES

Le 3 juin, la Conférence des évêques catholiques des Philippines (CBCP), a réaffirmé avec force son opposition à ce que les prêtres se protègent en portant des armes, y compris dans les zones identifiées comme à « haut risque sécuritaire ».

Et ce, même dans l’île de Mindanano, dans le sud de l’archipel, où bon nombre de membres de l'Eglise ont été victimes d’enlèvement ou d’assassinat.

« Les prêtres se doivent d'être non violents. Nous recevons notre protection des Saints anges et non pas des armes », a déclaré lors d’une interview Mgr Arturo Bastes, évêque de Sorsogon et membre du conseil permanent de la CBCP, à l’annonce de la nouvelle loi sur le port des armes promulguée la semaine dernière, par le gouvernement.

En effet, le 29 mai, le président Benigno Aquino a signé le « Comprehensive Firearms and Ammunition Regulation Act » autorisant le port d’armes défensives, sous certaines conditions, pour toute personne dont la vie est mise en danger par l’exercice de ses fonctions. Une énumération non exhaustive de ces « activités à risque » accompagne ce texte, faisant figurer notamment les avocats aux côtés des journalistes, des médecins ou encore des responsables religieux (imams, rabbins, prêtres, etc.).

Comme certains hommes politiques ou militants des droits de l’homme, les prêtres et les religieux travaillant dans des zones très insécurisées de l'archipel, comme les provinces de Sulu et de Basilan et plus généralement l’ensemble de l’île de Mindanao, sont la plupart du temps accompagnés de militaires lors de leurs déplacements. Quant aux évêques, ils sont escortés par plusieurs soldats en camions et voitures blindées lorsqu’ils doivent se rendre dans les paroisses pour assister à des célébrations ou à des événements d’Eglise.

Sur la seule île de Mindanao, en proie à la violence armée depuis plus de quarante ans, plusieurs prêtres catholiques ont été assassinés depuis les années 1970, des dizaines d’entre eux ont été enlevés et la plupart des membres du clergé menacés de mort. Sur toutes les enquêtes menées afin d'élucider les exécutions extrajudiciaires, un seul cas de meurtre a donné lieu à l’arrestation des coupables, les autres sont restés impunis.

Les évêques de la CBCP ont tenu à réaffirmer comme étant incompatible avec la foi chrétienne, le fait de porter des armes.. « Les prêtres sont supposés être des hommes de paix, pas de guerre, a déclaré Mgr Jose Oliveros, évêque de Malolos. Notre Seigneur a dit que ceux qui vivaient par l’épée mourraient par l’épée. Nous ne devons pas combattre la violence par la violence. »

Les armes des prêtres, a ajouté Mgr Arguelles, archevêque de Lipa, sont « le pardon, la compassion, l’amour et la charité, seules arment qui ne blessent ni ne détruisent ». (source : Mepasie)


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