Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 4 au 6 juin 2013 (semaine 23)
 

-
6 juin 2013 - Turquie
BIEN DES CHRÉTIENS SOUTIENNENT LES MANIFESTATIONS

Assyriens, Arméniens, Grecs ou catholiques de rite latin, les minorités chrétiennes partagent la colère de leurs compatriotes inquiets des politiques d’islamisation en douceur de la société menée par le gouvernement dirigé par le parti AKP.

« Je ne pense pas que l’avenir des chrétiens soit très brillant en Turquie ». Yuhanna Aktas, fondateur de l’association culturelle des Assyriens de Midyat, ville du sud-est du pays. Son association et une dizaine d’ONG de Midyat ont fait un communiqué pour soutenir les manifestations, qui continuent. Les Assyriens, 18.000 en Turquie, font partie des principales communautés chrétiennes du pays, avec les Arméniens, près de 70.000 personnes et les Grecs, 2.000 personnes.

« Nous voyons dans notre vie les conséquences de la politique de ce gouvernement qui exclut tous ceux qui ne sont pas des siens », raconte-t-il : « Les cours de Coran et la vie de Mohammed ont été inclus dans les programmes scolaires. Ils sont présentés sous forme de cours d’option. Mais dans beaucoup d’écoles, les autres cours d’option ne sont pas ouverts sous prétexte qu’il n’y a pas assez d’élèves. Dans des petites localités, les élèves assyriens risquent alors de se trouver obligés de choisir les cours de Coran ».

Les autres problèmes de la communauté chrétienne, comme l’enseignement dans la langue maternelle ou le droit de propriété des monastères, sont aussi restés non résolus.

Yuhanna Aktas avait pourtant voté pour l’AKP en 2002, lorsque Erdogan promettait plus de libertés pour tous les citoyens. « Il y a une phrase qu’Erdogan aime souvent utiliser. Il déclare ‘‘Nous sommes tous frères dans ce pays, les Turcs, les Kurdes, les Lazes, les Arabes etc.…’’ Mais jamais dans cette énumération, il n’inclut les Assyriens ou les Arméniens »

Pour Rober Koptas, dont le journal « soutient les manifestations », certains pas positifs effectués par le gouvernement de l’AKP, comme la restitution d’une partie des biens appartenant aux associations non musulmanes, ne le rend pas pour autant « intouchable » aux yeux des chrétiens : « Nous voyons les choses dans une perspective des droits des citoyens. »

Quant à la petite communauté catholique de rite latin, qui compte 1.500 fidèles, elle espère que les tensions puissent se calmer. Le Vicariat est situé tout près de Taksim, lieu central des manifestations. « Nous sommes la minorité des minorités en Turquie », estime Mgr Louis-Armel Pelâtre, Vicaire apostolique d’Istanbul : « Les catholiques de rite latin ne participent pas aux manifestations, mais suivent avec inquiétude les événements ». (source : AP)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil