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du 4 au 6 juin 2013 (semaine 23)
 

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6 juin 2013 - Suisse
UN CHANGEMENT MAJEUR CHEZ LES PROTESTANTS

La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) s'apprête à vivre un changement majeur. De simple Fédération rassemblant 26 Eglises cantonales, elle se rêve en une «Communion des Églises protestantes de Suisse» .

«Wir wollen Kirche werden. Nous voulons devenir Eglise», a déclaré Gottfried Locher, le président de la FEPS. Car les 26 Eglises réformées de Suisse, qui existent chacune dans leur canton, n'avaient jamais jusqu'ici délégué une partie de leur autorité spirituelle à une organisation nationale.

C'est en tout cas le projet que soumet en consultation la direction de la FEPS aux directions des 26 Eglises et à la population dès le 17 juin. Un synode national devrait remplacer l'assemblée des délégués. Une fête rassemblerait les protestants suisses tous les deux ans comme le font déjà les Français et les Allemands. Et le ou la président(e) de la FEPS se verrait doter de pouvoir, dont certains sont proches de ceux des évêques luthériens ou catholiques.

«La direction de l'Eglise protestante de Suisse sera tripartite», a nuancé Peter Schmid, vice-président de la FEPS. Le synode, le conseil et le président seront membres à part égale de la direction de l'Eglise protestante en Suisse.

Autre nouveauté: les communautés, et plus seulement les Eglises, pourraient désormais devenir membres de l'EPS. «Cette possibilité s'adresse à des communautés comme celle des soeurs de Grandchamp par exemple, mais aussi aux facultés de théologie et pourquoi pas à des communautés virtuelles qui existeront sur le net. Nous voulons ouvrir les possibilités d'adhésion aux différentes formes que prendra la vie religieuse à l'avenir», a expliqué Kristin Rossier Buri, vice-présidente du Conseil de la FEPS.

Enfin, l'organisation de l'Eglise protestante en Suisse sera double: l'une relevant du droit ecclésial et ayant la capacité de produire une parole spirituelle, l'autre relevant du droit privé (association) et s'occupant des finances. Dans cette deuxième organisation, les Eglises seront représentées selon leurs poids financiers.

Reste à découvrir comment les Eglises cantonales, dont le fédéralisme est chevillé au corps, vont réagir à toutes ces propositions. Elles ont un an pour prendre position avant les premiers débats en assemblée des délégués en juin prochain. Cette nouvelle constitution pourrait entrer en vigueur au plus tôt au 1er janvier 2016.

Un groupe de travail chargé de donner des impulsions théologiques au processus, s’est longuement penché sur la question d’une ecclésialité nationale du protestantisme.

Le groupe y défend l’idée générale que l’Église est toujours comprise dans ces trois dimensions: une dimension locale (en principe, la paroisse), une dimension synodale (souvent, en Suisse, liée aux cantons) et une dimension plus large qui correspond à une forme de communion d’Églises, au sein de laquelle les Églises synodales s’entendent pour réaliser des projets.

Au sens de ce groupe de travail, la FEPS pourrait être reconnue comme «Communion des Églises protestantes de Suisse» et bénéficier ainsi d’une légitimité ecclésiale. (source : Protestinfo)


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