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du 10 au 13 juin 2013 (semaine 24)
 

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13 juin 2013 -
ILS N'ONT RETENU QUE CELA DE LA CONFÉRENCE DES RELIGIEUX

Le compte rendu de la rencontre du 6 juin, entre le Pape et la confédération des religieux et religieuses d’Amérique latine (CLAR)
a donné naissance à une polémique, à propos du "lobby gay". N'écoutons pas que les journalistes..

C'était une "audience privée". Le porte-parole du Saint-Siège, le P. Lombardi, déclare donc qu'il " n'avait aucun commentaire à faire". D'ailleurs, il n'était pas présent. Le Pape a parlé sans texte remis à qui que ce soit. D'autant qu'il a souvent improvisé. De leur côté les instances officielles du CLAR n'ont procédé à aucun enregistrment.

La presse a questionné certains religieux qui ont cité, de mémoire, certaines des paroles du Pape. Le mardi matin, 11 juin, le site chilien "Reflexión y Liberación", réputé proche de la théologie de la libération, a mis en ligne, sans signature ni source, un texte présenté comme le compte rendu de cette rencontre. Deux photos personnelles et non officielles ont accrédité les propos.

Après la suite de la publication par le site Internet chilien d’un texte présenté comme le compte rendu de la rencontre, une certaine confusion médiatique a régné mardi autour des propos qui auraient été tenus par le pape.

Un sujet a "fait tilt". Le lobby gay. Le pape ayant évoqué son projet de réformer la Curie, se souciait de l’existence en son sein de la corruption et d’un supposé « lobby gay ».

Les agences de presse, elles-mêmes automatiquement reprises par les sites Internet des médias mondiaux, ont relayé les propos supposés du pape, certes exprimés au conditionnel par le site chilien, mais, très vite, le titre global a été décliné au présent : « Le pape reconnaît la corruption et l’existence d’un lobby gay dans la Curie. » Alors même que le Pape n'avait jamais dit "dans la Curie", même selon "Reflexion y Liberacion."

Le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a tenté, quasi en vain, de rappeler qu’il s’agissait là d’un « entretien privé ».

En toute fin de journée, le 11 juin, la présidence de la CLAR déplorait ("avec tristesse") la publication de ces propos, en confirmant bien le contenu, mais sans replacer les termes dans leur contexte., car "les paroles du pape François n'ont pas été enregistrées mais restituées à partir du témoignage de divers participants", précisent les religieux.

La « synthèse interne » de la presse «n’a pas été réalisée à partir d’un enregistrement » mais seulement « de mémoire ». Les responsables du CLAR précisent donc qu’aucun de ces propos ne peut être attribué avec certitude au Pape.

Le lendemain, le site chilien a expliqué« avoir reçu, il y a quelques jours, une synthèse de la réunion du pape François avec la CLAR ». Les responsables du site ne mentionnent aucun des auteurs de cette synthèse, « Il nous a semblé, ont-ils affirmé que ce texte concordait avec ce que publient chaque jour les grands médias sur ce que dit et écrit le pape François. Nous l’avons donc publié comme une information pertinente, sans commentaires. » .... il nous a semblé ... bien piètre référence d'authenticité pour des journalistes qui diffusent de telles informations.

Quelles leçons tirer de cet épisode ? demande Frédéric Mounier du quotidien "La Croix". Le Pape, comme tous les responsables, est constamment soumis, à l’échelle mondiale, au flux des médias d’information continue, eux-mêmes alimentés par les agences internationales. Sur ce « marché de l’information », l’Église catholique est souvent en première ligne, à partir de critères, périphériques pour elle mais essentiels pour d’autres, dont notamment la question de l’homosexualité.

Dans ce contexte, la frontière entre parole publique, institutionnelle, et privée, a fondu. Le Pape, qui parle beaucoup à beaucoup de monde, en fait l’apprentissage. Car cet homme communique, téléphone, rencontre à tout va. Cela fait partie de son mode de vie habituel, voire de son mode de gouvernement.

En contrepartie, le statut de ses interventions est parfois à géométrie variable. Ses homélies matinales improvisées à Sainte-Marthe n’ont ainsi pas de statut officiel, et si Radio Vatican et L’Osservatore Romano en rendent compte quotidiennement, chacun ne le fait pas toujours dans les mêmes termes. (source : AP)


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