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du 14 au 17 juin 2013 (semaine 24)
 

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17 juin 2013 - Belgique
UN BILAN RELIGIEUX, PLUTÔT QU'UN SONDAGE


Sous la houlette de l'Université libre de Belgique (ULB), l'Observatoire des religions et de la laïcité (Orela) a présenté un rapport de 90 pages nourri d'études universitaires et d'actualités analysant un bilan religieux précis de la Belgique en 2013.

Ce rapport, en date du 11 juin, note une omniprésence persistante de l'Eglise catholique, bien que les foules ne se déplacent plus en nombre pour aller aux messes. Les scandales pédophiles, l'entrée de Michelle Martin - ex-compagne du pédophile Marc Dutroux - chez les clarisses de Malonnes, ont profondément choqué l'opinion publique belge, ce qui prouve son attachement à cette institution, selon la sociologue Liliane Voyé.

« La violence des réactions, dit-elle, trahit le fait que l'Eglise est encore considérée comme une institution supposée défendre des valeurs et être synonyme d'une certaine éthique, entre autres en matière sexuelle.

..." On observe aussi une méconnaissance grandissante du catholicisme, de ses normes et des valeurs qui le constituent", analysent les auteurs du rapport.

Deuxième religion qui attire l'attention médiatique : l'islam. « Celui-ci est toutefois presque toujours abordé sous un angle très spécifique, pour ne pas dire réducteur » précise le document, en donnant l'exemple d'un contrôle policier de femme en niqab qui a mal tourné en mai 2012 ou encore de l'agression de deux policiers par un homme présumé islamiste intégriste.

Du côté des protestants, « peu d'intérêt » médiatique selon le rapport, malgré les changements actuels, à savoir la fusion des institutions luthériennes et calvinistes réunies en l'Église protestante unie de Belgique, comme c'est aussi le cas en France.

Les évangéliques font également peu parler d'eux, bien que les auteurs soulignent « le remarquable dynamisme de nombreuses Églises évangéliques ». Les différents courants sont encore mal connus et difficiles à cerner dans la mesure où certaines Églises disparaissent vite et sont peu visibles.

De manière générale, le rapport note que le champ religieux reste concurrentiel, notamment concernant le monopole de certains espaces urbains et des conversions. Mais il existe également une rivalité économique du religieux puisque celui-ci ouvre des marchés transnationaux (le halal par exemple) qui comptent dans une économie mondialisée.

Les auteurs pointent enfin deux paradoxes d'ordre sociologique : « d'une part, un effondrement de la pratique religieuse, [...] d'autre part un retour institutionnel de celle-ci ; ensuite [...] l'effacement de la référence chrétienne [...] et en revanche une adhésion manifeste là où elle demeure maintenue, comme à l'école publique ». (source : Le fait religieux)


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