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du 6 au 8 juillet 2013 (semaine 27)
 

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8 juillet 2013-
LE PAPE SUR L'ILE DE LAMPEDUSA

Au matin
du 8 juillet, le Pape François s'est rendu sur l'ile italienne de Lampedusa, point de chute depuis de nombreuses années, 200.000 migrants, et dans les eaux de laquelle des dizaines d'entre eux ont trouvé la mort.

Accueilli par l'Archevêque d'Agrigente, Mgr. Francesco Montenegro, et par le Maire, Mme Giuseppina Nicolini, il s'est rendu en voiture à Cala Pisana pour embarquer et se rendre au port de Lampedusa, accompagné par les barques des pêcheurs de l'ile.

Au cours du trajet, il a jeté à la mer une couronne de fleurs en souvenir des migrants morts en Méditerranée. Une cinquantaine d'immigrés l'attendait sur le quai, à Punta Favarolo, dont beaucoup de musulmans, se trouvant dans les centres d'accueil de Lampedusa.

Le Pape a salué personnellement chacun d'eux avant de se rendre au centre sportif Arena où il a célébré la messe. La formule liturgique choisie était celle de la rémission des péchés prévue par le Missel Romain. Les textes de la liturgie de la Parole (le récit de Caïn et Abel, le massacre des innocents, le psaume Miserere) soulignaient l'aspect pénitentiel de la Liturgie.

Le Saint-Père a utilisé un bâton pastoral réalisé par la paroisse de Lampedusa et fait avec des morceaux de bois des embarcations des migrants arrivés sur l'ile et un calice en bois provenant également de ces barques, tous deux œuvres d'un artisan de Lampedusa ayant participé à l'aide aux immigrés.

Nous donnons par ailleurs de larges extraits de son homélie.

"Immigrés morts en mer, dans ces bateaux qui au lieu d'être un chemin d'espérance ont été un chemin de mort. Il y a quelques semaines, quand j'ai appris cette nouvelle, qui malheureusement s'est répétée tant de fois, ma pensée y est revenue continuellement comme une épine dans le cœur qui apporte de la souffrance. J'ai alors senti que je devais venir ici aujourd'hui pour prier, pour poser un geste de proximité, mais aussi pour réveiller nos consciences pour que ce qui est arrivé ne se répète pas. S'il vous plaît, que cela ne se répète pas!".

Le Pape a ensuite remercié les habitants et les autorités de Lampedusa de leur solidarité avec les immigrés et, parmi eux, il a salué les musulmans qui aujourd'hui commencent le jeûne du ramadan, en disant: "L'Eglise vous est proche dans la recherche d'une vie plus digne pour vous et vos familles...

... " Où est ton frère?" dit Dieu à Caïn..." la voix de son sang crie vers moi, dit Dieu. Il ne s'agit pas d'une question adressée aux autres, mais d'une question adressée à moi, à toi, à chacun de nous. Ces frères et sœurs cherchaient à sortir de situations difficiles pour trouver un peu de sérénité et de paix. Ils cherchaient un endroit meilleur pour eux et leurs familles, mais ils ont trouvé la mort.

" Combien de fois ceux qui cherchent cela ne trouvent pas compréhension, ne trouvent pas accueil, ne trouvent pas solidarité! Et leurs voix montent jusqu'à Dieu! " J'ai rencontré quelques unes de ces personnes qui sont passées par les mains des trafiquants. La pauvreté des autres représente une source de bénéfices...

..." La culture du bien être qui nous amène à penser à nous-mêmes, nous rend insensibles aux cris des autres, nous fait vivre dans des bulles de savon qui sont belles mais ne sont rien, qui ne sont que l'illusion du futile, du provisoire, qui conduit à l'indifférence envers les autres, et qui conduit même à une mondialisation de l'indifférence. Nous sommes habitués à la souffrance des autres, cela ne nous concerne pas, ne nous intéresse pas, n'est pas notre affaire!... La mondialisation de l'indifférence nous rend tous "innommés", des responsables sans nom et sans visage".

" Adam où es-tu?", "Où est ton frère?" sont les deux questions que Dieu pose au début de l'histoire de l'humanité et qu'il adresse aussi à tous les hommes de notre temps, à nous aussi.

..." Mais je voudrais que nous nous posions une troisième question: Qui de nous a pleuré pour ce fait et pour d'autres comme celui-ci?, pour la mort de ces frères et sœurs? Qui a pleuré pour ces personnes qui étaient sur le bateau? Pour les jeunes mamans qui portaient leurs enfants? Pour ces hommes qui désiraient quelque chose pour soutenir leurs familles? Nous sommes dans une société qui a oublié l'expérience des pleurs, ce qu'est souffrir avec. La mondialisation de l'indifférence nous a ôté notre capacité de pleurer! " (source : VIS)
Pour le texte de l'homélie du Pape
HOMÉLIE

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