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du 9 au 14 juillet 2013 (semaine 28)
 

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14 juillet 2013 -
QUELLE SERA LA RÉFORME DE LA DIPLOMATIE VATICANE

Le vent de la réforme souffle sur le Vatican. Mais le pape François semble prendre son temps pour mesurer ce que doit être la diplomatie du Saint-Siège, un "secteur" complexe conjoints à la vie des Églises locales et du monde international.

Jusqu'au pontificat de Jean-Paul II, la diplomatie vaticane était considérée comme une des plus influentes et des plus efficaces, grâce à son réseau tentaculaire de nonces apostoliques, de missionnaires et de religieux partout dans le monde.

Sous le pontificat de Benoît XVI, ce système complexe est entré en crise. Il y eût les polémiques qui ont suivi le discours de Ratisbonne en 2006, et surtout le choix de confier la Secrétairerie d'Etat à un homme qui n'était pas issu de la carrière diplomatique, le cardinal Tarcisio Bertone.

Benoît XVI lui laissa cette tâche, y compris celle des entretiens "sur le fond", avec les ambassadeurs (hors le domaine protocolaire).

Les conséquences négatives ne se sont pas fait attendre : face à l'explosion des "printemps arabes", le Saint-Siège comme tous les États occidentaux ne s’attendait à ces bouleversements. Devant la soudaineté de ces " printemps arabes le Saint-Siège" s'est retrouvé pris au dépourvu, s'est retrouvé mis hors-jeu, et ce d'autant plus en raison du style "ancien" et de la lenteur des bureaux, coupés des communautés chrétiennes locales.

Les minorités chrétiennes qui ont joué historiquement un rôle central dans la vie des sociétés arabes se sont retrouvées écrasées par les anciens régimes qui jadis les protégeaient, tandis que le Saint-Siège n'avait pas un mot pour eux. Les nouvelles forces au pouvoir ont cessé de prendre en compte les voix des chrétiens.

Les belles circonvolutions littéraires des diplomates du Vatican n'étaient pas compensées par les attitudes directes de quelques prélats, comme le cardinal Etchegaray. Il y avait même une "incompréhension" entre les services du cardinal Bertone et les Conseils pontificaux comme "Justice et Paix".

Le Pape François peut s'appuyer sur les connaissances du réseau des provinces des Jésuites. Les orientations données dans le discours aux nonces témoignent que la situation devrait changer mais les signaux en ce sens ne sont pas encore traduits. Il a eu plusieurs entretiens directs avec certains nonces, au risque même de laisser un fauteuil vide lors d'un concert.

La conduite de Mgr Ricca est un fait qui lui révèle l'opacité de certaines noncialures. Dans ses discours au corps diplomatique (22 mars) et aux nonces (6 juin), le pape François a abordé des thèmes importants, comme la défense des droits de l'Homme, la lutte contre la pauvreté ou les dangers du carriérisme au sein de l'Eglise. Mais il n'a pas encore donné les grandes lignes de la politique internationale du Saint-Siège dont le besoin se fait de plus en plus pressant.

Même lors de la réunion de la ROACO, la Réunion des oeuvres d'aide aux Eglises orientales, le 20 juin dernier, le souverain pontife n'a pas établi de ligne claire sur la politique extérieure du Saint-Siège au Moyen-Orient. Il y a les questions des Églises orientales, il y a les évolutions des régimes. Un imbrogio qui interdit tout faux-pas.

Il faudra probablement attendre la nomination du prochain Secrétaire d'Etat, prévue pour cet automne. Si le pape choisit un authentique diplomate, respecteux du contexte ecclésial comme il en a fait allusion le 6 juin et comme tous le lui conseillent - le lui demandent -, alors sur ce sujet-là aussi, dit le vaticaniste Ignazio Ingrao, on pourra bientôt sentir un vent nouveau souffler sur le Vatican .(source : VIS)


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