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du 9 au 14 juillet 2013 (semaine 28)
 

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14 juillet 2013-
QUAND SE RÉVÈLENT LES ACTIVITÉS DE Mgr RICCA


Lorsque François a institué une commission chargée d’enquêter sur l’IOR, des informations lui ont fait connaître qu'il avait malheureusement, commis une très grosse erreur à propos de la première nomination, celle du "prélat".

Sans doute mal renseigné, le Pape a nommé, le 15 juin, "prélat" de l’IOR, avec pleins pouvoirs, Mgr Battista Ricca, qu’il a apprécié en tant que directeur de la Domus Sanctæ Marthæ, où lui-même avait choisi d’habiter plutôt que dans les appartements pontificaux.

Et, le 24 du même mois, il a institué la commission chargée d’enquêter sur l’IOR, n’ayant de comptes à rendre qu’à lui et composée de cinq personnalités extérieures faisant autorité, parmi lesquelles Mary Ann Glendon, ancienne ambassadrice des États-Unis près le Saint-Siège et professeur de droit à Harvard.

Or quelques jours avant le 24 juin, il avait rencontré personnellement les nonces venus à Rome du monde entier et il avait recueilli auprès de certains d’entre eux des informations incontestables à propos de la "conduite scandaleuse" qui avait été celle de Mgr Ricca en 2000 et 2001 en Uruguay, lorsqu’il était en poste à la nonciature de ce pays, dont il fut brusquement évincé pour être finalement rappelé à Rome. Il est difficile de dire que ce ne sont que des rumeurs.

Si le pape François a laissé vide le fauteuil qui lui était destiné à l’occasion du concert donné en son honneur le 22 juin, c’est peut-être qu'il était en conversation avec certains nonces, c'est peut-êre aussi à cause de la douleur qu’il a éprouvée en découvrant son erreur, puisqu’il avait rencontré les nonces ces jours-là.

Il avait nommé, Mgr Battista Ricca, 57 ans, "prélat" de l’IOR justement pour disposer au sein de l’Institut d’une personne de confiance à un poste clé. Ayant statutairement la possibilité d’avoir connaissance des actes et documents et de participer aux réunions de la commission cardinalice de contrôle ainsi qu’à celles du conseil de surveillance, c’est-à-dire du conseil d’administration de la "banque" vaticane.

Mgr Ricca a exercé des fonctions diplomatiques à la Secrétairerie d’État. On lui attribuait une réputation d’"incorruptible", tout à fait capable de "faire le ménage". Après avoir travaillé pendant une décennie au Congo, en Algérie, en Colombie et en Suisse, il est en Bulgarie, mais il ne'y restera qu’un peu plus d’un an. En 2001, Ricca est transféré à la nonciature de Trinidad et Tobago, avant d’être rappelé au Vatican.

Et c'est là qu'est le "trou noir", de l’histoire personnelle de Ricca, cette année qu’il a passée en Uruguay, à Montevideo. Et c'est la rupture avec le nonce Bolonek et son brusque transfert peut être résumé en deux expressions utilisées par ceux qui, en Uruguay, ont enquêté de manière confidentielle sur son cas : "conducta escandalosa". Et le pape François, mal informé, ignorait tout de ces précédents lorsqu’il a nommé Ricca prélat de l’IOR.

Tristesse, reconnaissance envers ceux qui lui ouvraient les yeux, mais après la nomination, volonté de réparer : tels sont les sentiments exprimés de vive voix par le Pape lors d'entretiens à ce sujet.

Ricca, ayant appris ce qui se murmurait à son sujet en Uruguay, a demandé et obtenu un entretien avec le Pape pour se défendre et accuser. Mais le pape paraît décidé à agir sur la base des informations qu’il a obtenues. En Uruguay, le scandale paraît sur le point d’éclater publiquement. (source : Chiesa et AP)

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