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du 14 au 21 juillet 2013 (semaine 29)
 

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21 juillet 2013 -
LE CARDINAL KASPER ET LA RÉFORME DE LA CURIE

Dans un entretien publié le 16 juillet, le cardinal Walter Kasper, ancien président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, souhaite que le nouveau Pape permette un changement de mentalité au sein de la Curie romaine.

Ce changement passe par le
rétablissement de la communication entre elle et le Pape. Il note que le Pape François décevra cependant autant les progressistes que les conservateurs.

Alors que la Curie romaine bruisse de rumeurs dans l’attente de la nomination - probablement d’ici le mois d’octobre - d’un nouveau secrétaire d’Etat, le cardinal Kasper assure que ce n’est pas tant le nom du plus proche collaborateur du pape qui importe, mais bien le changement de mentalité qui doit s’opérer au sein de la Curie romaine.

La Curie devra alors, espère le cardinal Kasper, abandonner le pouvoir et la bureaucratie au profit du service pour l’Eglise universelle et également pour les Eglises locales. C'est en ce sens qu'il appelle de ses vœux un changement au niveau institutionnel car "il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans la curie".

"Le titre de secrétaire d’Etat n’a plus de sens", explique-t-il avant de souhaiter plutôt un modérateur, en l’absence, à l’heure actuelle, de communication. Les responsables de la Curie "doivent se voir fréquemment, au moins une fois par mois, et doivent pouvoir accéder directement au Pape, sans passer par la Secrétairerie d’Etat qui fonctionnait dernièrement comme un organe intermédiaire de gouvernement".

Cette réforme, dit-il encore, ne se fera pas sans difficultés ni résistances mais elle est nécessaire à la fois dans les mentalités et dans les structures.

Il souhaite également que l’on puisse "donner plus d’espace aux femmes". Plusieurs dicastères n’ont pas besoin d’être guidés par des ministres ordonnés, explique-t-il avant de souhaiter aussi que le pape François facilite la transparence. Cette dernière doit se faire dans toutes les institutions vaticanes qui gèrent de l’argent et des bâtiments, et pas seulement au sein de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR).

Il ne craint pas de dire que beaucoup seront déçus par François. "Les conservateurs le sont déjà, explique-t-il, car il n’a pas la stature intellectuelle de Benoît et puis parce qu’il a aboli la Cour pontificale - ce dont je lui sais gré, c’était d’un baroque anachronique".

Mais les progressistes seront également déçus. S'il il a changé la façon de faire le Pape, il ne changera pas les contenus qui sont ceux-là même de l'Évangile. " Il existe entre lui et Benoît une continuité en matière de doctrine : il ne changera pas le célibat des prêtres et ne fera pas d’ouverture en matière d’ordination des femmes et toutes ces choses dont parlent les progressistes".

Le Pape François, poursuit-il, est "un véritable pasteur qui possède un grand charme (en français dans le texte, ndlr) et une proximité immédiate avec les gens, un langage direct et compréhensif". "Certains l’accusent de faire son show mais, selon moi, il s’agit d’un témoignage authentique : il vit ce qu’il dit". Si Benoît XVI était également une personne simple, il s’était cependant un peu adapté à certaines formes "vaticanes" que François refuse.

Notons que lors de son premier Angélus, le 17 mars, le pape François avait confié à la foule rassemblée place Saint-Pierre qu’il venait à peine de lire un ouvrage du cardinal Kasper, le qualifiant de "bon théologien". "Ne croyez pas que je fasse de la publicité pour les livres des mes cardinaux", avait encore lancé le nouveau pape avec le sourire. (source : Apic)

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