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du 14 au 21 juillet 2013 (semaine 29)
 

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21 juillet 2013 - Syrie
L'AVEUGLÉMENT OCCIDENTAL


Les chrétiens de Syrie continuent de payer cher l’aveuglement et l’obstination de la politique occidentale dans la crise qui secoue le pays depuis mars 2011.

Les violences qui les visent sont étrangères à la lutte contre le régime de Bachar El-Assad. Leurs auteurs sont surtout des combattants islamistes étrangers qui arrivent par milliers en Syrie pour pratiquer le djihad, la guerre sainte, avec le soutien actif du monde sunnite, notamment les riches monarchies arabes comme l’émirat de Qatar et l’Arabie-Séoudite.

Mais les islamistes armés et endoctrinés viennent aussi de pays voisins tels que la Turquie, l’Irak, la Jordanie, l’Egypte et le Liban (au pays du Cèdre s’activent aussi des groupes sunnites radicaux) ainsi que de contrées plus éloignées, comme l’Afghanistan, le Pakistan, la Tchétchénie, la Libye, et même l’Europe.

D’autres appartiennent à l’Armée syrienne libre dont le combat n’est officiellement motivé que par la chute du président Assad. Or, ils ont à leur actif plusieurs destructions, profanations et pillages d’églises et de monastères. Peut-être cherchent-ils ainsi à « punir » les chrétiens pour leur refus de participer à une rébellion violente. 

L’entreprise de ces militants qui veulent purifier l’espace proche-oriental de toute présence non islamique est facilitée par la vulnérabilité des chrétiens, ceux-ci n’étant pas armés et ne bénéficiant d’aucune protection, ni locale ni internationale. Il faudra faire un jour le bilan des souffrances qu’ils endurent à cause de leur foi et de leur identité chrétienne.

A Qousseir, localité proche de la frontière libanaise, les 3 000 chrétiens qui coexistaient auparavant avec les musulmans dans cette ville de 30 000 habitants ont tous été contraints de quitter leurs foyers sous la menace des djihadistes, maîtres des lieux depuis plus d’un an. Ces derniers ont aussi profané et saccagé plusieurs édifices chrétiens, notamment le monastère grec-orthodoxe Saint-Elie. La plupart des icônes et des statues de l’église ont été détruites ou mutilées, signe d’une action planifiée. 

Le dimanche 23 juin, à Gassanié, ville située sur les rives de l’Oronte, dans le nord-ouest de la Syrie, un religieux franciscain, François de l’Enfant-Jésus Mourad, âgé de 49 ans, a été assassiné dans le couvent relevant de la Custodie de Terre Sainte dont le siège est à Jérusalem.

On est toujours sans nouvelle des deux évêques titulaires des sièges métropolitains grec-orthodoxe et syriaque-orthodoxe d’Alep, Mgr Paul Yazigi et Mgr Jean Ibrahim, enlevés ensemble le 22 avril dernier. Sur place, l’absence de revendication et de demande de rançon est perçue comme un mauvais signe. 

Le directeur de l’Aide à l’Eglise en Détresse, Marc Fromager, se demande pourquoi la France s’aligne sur les Etats-Unis et les pays sunnites en acceptant la livraison d’armes à la rébellion. Il rappelle que notre pays, « de par ses liens historiques avec la Syrie et les chrétiens d’Orient, avait une double responsabilité et donc des devoirs particuliers sur ce dossier ».

Après la Syrie, souligne-t-il, « comment ne pas entrevoir la dislocation du Liban ? Là aussi, est-ce la disparition des chrétiens que l’on cherche ? » (source : AED)


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