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du 22 au 28 juillet 2013 (semaine 30)
 

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28 juillet 2013 - Rio-27 juillet
SORTIR DE NOS ÉGLISES, ALLER A LA RENCONTRE

Nous ne pouvons pas rester enfermés dans la paroisse, dans nos communautés, dans nos institutions diocésaines quand tant de personnes attendent l’Évangile ! Il nous faut sortir de nos églises, aller à la rencontre.

“Avec courage, pensons à la pastorale en partant de la périphérie, en partant de ceux qui sont plus éloignés, de ceux qui habituellement ne fréquentent pas la paroisse”.

C'est le vœu qu'exprimait le Pape François dans l’homélie de la messe célébrée ce samedi matin en la Cathédrale Sao Sebastiao, en présence d'un millier d'évêques des JMJ, et de milliers de prêtres, de religieux et de séminaristes, venus de tous les continents. Et c'est ce qu'il demande à travers eux, au clergé du monde : « promouvoir une culture de la rencontre »

Il fait ainsi remarquer que « dans la culture de l’exclusion et du rebut », il n’y a « pas de place pour la personne âgée, ni pour l’enfant non voulu, il n’y a pas de temps pour s’arrêter avec le pauvre sur le bord de la route. » « Parfois, a ajouté le Pape, on a l’impression que pour certains les rapports humains soient réglés par deux règles modernes : l’efficacité et le pragmatisme ».

Dans cette homélie, le Pape demandait encore « d’être des artisans de la culture de la communion et de la rencontre ». Il insistait sur le fait que la rencontre et l’accueil de tous, la solidarité et la fraternité, sont les éléments qui rendent notre civilisation vraiment humaine.

Mais aux évêques, aux prêtres et aux religieux, le Pape rappelait aussi qu’ils ont été appelés par Dieu, et que « ce n’est pas la créativité pastorale, ce ne sont pas les rencontres ou les planifications qui assurent les fruits, mais le fait d’être fidèles à Jésus ».

D’où l’importance de le contempler, l’adorer et l’embrasser, en particulier à travers une fidélité à la vie de prière, dans une rencontre quotidienne avec lui présent dans l’Eucharistie et dans les personnes les plus nécessiteuses. Il cite alors quelques paroles de la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta : « Nous devons être très fiers de notre vocation qui nous donne l’opportunité de servir le Christ dans les pauvres. »

Il a rappelé aussi à son auditoire leur devoir d’annoncer l’Evangile. Et vu qu’ils sont venus accompagner des groupes de jeunes des JMJ, il leur demandait d’accompagner ces jeunes dans leur désir de se faire des disciples missionnaires de Jésus.

« Non pas au bout du monde, comme par exemple je le rêvais étant jeune, pensant aller comme missionnaire dans le lointain Japon, mais déjà chacun dans son propre pays, dans sa propre maison, son milieu d’étude ou de travail, la famille et les amis ».

Dernière recommandation du Pape François aux ministres de l’Eglise, aux religieux : ne pas économiser leurs forces dans la formation des jeunes et leur éducation à la mission, à sortir, à partir. « Jésus a fait ainsi avec ses disciples : il ne les a pas tenus attachés à lui comme une mère poule avec ses poussins ; il les a envoyés ! » « Nous ne pouvons pas rester enfermés dans la paroisse, dans nos communautés, quand tant de personnes attendent l’Évangile ! Ce n'est pas simplement ouvrir la porte pour accueillir, mais c'est sortir par la porte pour chercher et rencontrer ! »

Après la messe et après la rencontre avec les dirigeants du pays, le Pape François a déjeuné avec la présidence de la conférence épiscopale.

Le discours qu'il a prononcé, loin des caméras et des micros, à l'adresse des évêques du Brésil et d'Amérique latine présents à Rio représente en quelque sorte "le" discours pastoral du Pape, ses "consignes" aux pasteurs de l'Eglise qui est en Amérique latine et aux caraïbes: un "vademecum pour la mise en oeuvre du document d'Aparecida.
           
Le Pape y aborde aussi bien la question de l'Amazonie, en citant le document, fruit de l'Assemblée de 2007, et dont il a été une cheville ouvrière, que les défis de la société.

Il recommande surtout "l’icône d’Emmaüs comme clé de lecture du présent et de l’avenir". En commentant en effet l'apparition de Jésus ressucité aux disciples qu'il rencontre près d'Emmaüs, tristes et découragés après sa crucifixion - rapporté au  chapitre 24 de l'évangile de saint Luc -, le pape fait cette recommandation:

"Il faut une Église qui n’a pas peur de sortir dans leur nuit. Il faut une Église capable de croiser leur route. Il faut une Église en mesure de s’insérer dans leurs conversations. Il faut une Église qui sait dialoguer avec ces disciples, qui, en s’enfuyant de Jérusalem, errent sans but, seuls, avec leur désenchantement, avec la désillusion d’un Christianisme considéré désormais comme un terrain stérile, infécond, incapable de générer du sens". (source : News.va)


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