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du 22 au 28 juillet 2013 (semaine 30)
 

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28 juillet 2013 -
RECONCILIER LA POLOGNE ET L'UKRAINE


À l’issue de l’angélus du dimanche 14 juillet, le pape François a mentionné, le 70e anniversaire des massacres des Polonais et des Ukrainiens de Volhynie, en juin 1943, et leur demande une réconciliation profonde.

Les historiens estiment qu'entre 1942 et 1944, 80 000 civils polonais ont été massacrés par l'Armée insurrectionnelle ukrainienne. A la même époque, des milices polonaises ont exterminé des milliers de paysans ukrainiens, nombreux dans la région. L'Occupant nazi aurait à l'époque encouragé, voire provoqué, les massacres, surtout pendant l'été et l'automne 1943, d'où la date des célébrations comémmoratives.

« En ce 70ème anniversaire des massacres de Volhynie, je me joins par la prière aux évêques, aux prêtres et aux fidèles de l’Église d’Ukraine, rassemblés dans la cathédrale de Lutsk pour la messe en suffrage pour les âmes des victimes », a dit le Pape.

« Ces actes, provoqués par l’idéologie nationaliste dans le contexte tragique de la seconde guerre mondiale, ont coûté la vie à des dizaines de milliers de victimes et ont meurtri la fraternité entre deux peuples, le peuple polonais et le peuple ukrainien. Je confie à la miséricorde de Dieu les âmes des victimes et je demande, pour leur peuple, la grâce d’une réconciliation profonde et d’un avenir pacifique, dans l’espérance d’une sincère collaboration à l’édification commune du Royaume de Dieu. »

«L'histoire de la minorité ukrainienne en Pologne remonte au milieu du XIVème siècle, lorsque le roi Casimir III le Grand annexeen 1340 la Ruthénie Rouge dont la population était majoritairement ukrainienne (ruthène). Les années suivantes, la domination polonaise s’étend plus à l'est, atteignant Kamieniec-Podolski en 1366.

Après l’Union de Lublin, davantage de terres ukrainiennes furent intégrées au Royaume de Pologne, et les frontières polonaises allaient jusque Zaporijia et Poltava. La noblesse locale (szlachta) et une partie de l'Église se polonisaet se convertit au catholicisme romain pour garder leurs propriétés. Mais le petit peuple resta fidèls à l'Orthodoxie.

Tandis que la conscience nationale des Ukrainiens de Galicie était très forte, celle des Ukrainiens de Volhynie fut largement influencée par de fortes tendances Russophiles.

À partir des années 1930, l’idéal d’une grande Pologne multi-ethnique est dépassé par une politique de polonisation agressive, ouvertement antisémite, imposant par la violence la « pacification » des villages ukrainiens. Un grand nombre de colons polonais ont été encouragés par le gouvernement polonais à s'installer en Volhynie.

Bien que la majorité de la population locale fut ukrainienne, pratiquement tous les postes officiels étaient attribués à des Polonais. Les Polonais mèrent le système éducatif ukrainien, réduisant le nombre d'écoles de langue ukrainienne à 8.

Entre 1942 et 1944, 80 000 civils polonais ont été massacrés par l'Armée insurrectionnelle ukrainienne. A la même époque, des milices polonaises ont exterminé des dizaines de milliers de paysans ukrainiens, nombreux dans la région. L'Occupant nazi aurait à l'époque encouragé, voire provoqué, les massacres, surtout pendant l'été et l'automne 1943, d'où la date des célébrations comémmoratives, évoquées par le Pape.

Le pape appelle de ses voeux une réconciliation profonde: « Ces actes, provoqués par l’idéologie nationaliste dans le contexte tragique de la seconde guerre mondiale, ont coûté la vie à des dizaines de milliers de victimes et ont meurtri la fraternité entre deux peuples, le peuple polonais et le peuple ukrainien. Je confie à la miséricorde de Dieu les âmes des victimes et je demande, pour leur peuple, la grâce d’une réconciliation profonde et d’un avenir pacifique, dans l’espérance d’une sincère collaboration à l’édification commune du Royaume de Dieu. » (source : AP)


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