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du 5 au 8 août 2013 (semaine 32)
 

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8 août 2013 -
LA SURPRISE DES ORIENTAUX AUX JMJ DE RIO

Le chemin de croix du vendredi rappelait que la douleur de Jésus était celle de tout un peuple dans les mines, les hôpitaux, et les tombeaux de l’espérance. Aucune trace du Moyen-Orient, berceau du Christ, de sa passion et de sa réurrection.

À l’issue de chaque scène, une brève lecture, un commentaire et une méditation. En contrepoint, un détachement militaire et des porte-drapeaux soulignaient la dignité de la scène dans une solennité qui lui offrait une distance supplémentaire et laissait de la place aux larmes, mais une place réservée, continuellement relancée et continuellement apaisée.

" Avec Sa Croix, Jésus s’unit au silence des victimes de la violence qui ne peuvent plus crier, surtout les innocents et ceux qui sont sans défense, a affirmé le Pape en clôture de cérémonie. Avec elle, Jésus s’unit aux familles en difficulté, qui pleurent la mort de leurs enfants ou qui souffrent en les voyant être les proies des paradis artificiels comme la drogue ; avec elle, Jésus s’unit à toutes les personnes qui souffrent de la faim dans un monde qui chaque jour met à la poubelle des tonnes de nourriture."

" Avec elle, Jésus s’unit aux nombreux jeunes qui ne mettent plus leur confiance dans les institutions politiques, car ils y voient égoïsme et corruption, ou qui ont perdu leur foi dans l’Église, et même en Dieu, à cause de l’incohérence des chrétiens et des ministres de l’Évangile."

Grande surprise, pas trace du Moyen-Orient, berceau du Christ dans les textes des médiations accompagnant le chemin de la Croix. L’oubli est-il volontaire ? Quand le tour du continent asiatique vient, dans les intentions de fin de cérémonie, c’est un Philippin qui le prononce. « Que la minorité chrétienne en Asie reste présente comme une graine fertile, même au milieu des persécutions », affirme-t-il. Minorité chrétienne ? Qu’en pensent les patriarches orientaux dont les fidèles témoignent sur les terres d'Irak, de Syrie ou d'Iran ?

Qu’en pense le patriarche maronite Béchara Raï, qui ne manque pas une seule occasion de souligner que les chrétiens orientaux « ne sont pas une minorité » dans cette partie du monde, mais l’une des fibres essentielles de son tissu culturel et social ?

Pour le Pape François, le centre et l’avenir de l’Église se sont déplacés aujourd’hui en Amérique latine, que l’archevêque de Rio appelle « le continent de l’espérance ». Et s'il par des orientaux, il parle en fait des chrétiens byzantins et nons des chrétiens arabes.

Certes sur la plage de Copacaban, la présence des chrétiens orientaux était modeste. Leurs drapeaux – libanais, syrien, irakien – sont noyés dans la marée humaine. Un millier de fidèles sur un million et demi de personnes, c’est peu en effet. Mais ils étaient venus malgré tout.

Le coût relativement élevé du voyage au Brésil est-il l’une des explications de cette faible participation ? Mais est-elle la seule ? Les Églises d’Orient ne sont-elles pas plutôt en état de somnolence ?

Ce qui est sûr, disent certains c’est que cet Orient insoluble dans l’histoire a fini par fatiguer le monde. Cette région s’est transformée en un bourbier où, de temps en temps, quelques crocodiles venus d’Occident viennent verser quelques larmes, avant de continuer leur route.

Mgr Georges Bou Jaoudé n'aurait-il pas raison quand il évoque, pour une Église qui est sur la défensive, la difficulté de purifier sa mémoire et pour en rester parfois dans un passé peut-être un peu idéalisé. Les centaines de chrétiens disparus, enlevés, assassinés ne sont pas que des "bougies décoratives" disait-il aux jeunes orientaux lors de sa catéchèse. (source : Orient-le Jour)

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