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12 août 2013 - Celam
L'AUJOURD'HUI ET LES PÉRIPHÉRIES EXISTENTIELLES
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La condition de disciple missionnaire qu’Aparecida propose aux Églises d’Amérique Latine et des Caraïbes est le chemin que Dieu veut pour « aujourd’hui ». poursuit le Pape dans son discours aux représentants du CELAM.
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Toute projection utopique (vers le futur) comme toute restauration (vers le passé) ne sont pas de l’esprit bon. Dieu est réel et se manifeste dans l’ « aujourd’hui ».
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Vers le passé, sa présence se donne à nous comme « mémoire » de la grande œuvre du salut aussi bien dans son peuple, qu’en chacun de nous ; vers le futur elle se donne à nous comme « promesse » et espérance. Dans le passé Dieu a été présent et a laissé ses traces : la mémoire nous aide à le rencontrer. Dans le futur il est seulement promesse…et il n’est pas mille et un « futuribles ». L’ « aujourd’hui » est ce qui ressemble le plus à l’éternité ; mieux encore : l’ « aujourd’hui » est étincelle d’éternité. Dans l’« aujourd’hui » se joue la vie éternelle.
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La condition de disciple missionnaire est vocation : appel et invitation. Elle a lieu dans un « aujourd’hui » mais « en tension ». Il n’existe pas de condition de disciple missionnaire statique. Le disciple missionnaire ne peut pas se posséder lui-même, son immanence est en tension vers la transcendance de la condition de disciple et vers la transcendance de la mission.
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Elle n’admet pas l’auto-référentialité : ou elle se réfère à Jésus-Christ, ou elle se réfère au peuple auquel elle doit annoncer. Sujet qui se dépasse. Sujet projeté vers la rencontre : la rencontre avec le Maître (qui nous fait disciples) et la rencontre avec les hommes qui attendent l’annonce.
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C’est pourquoi j’aime dire que la position du disciple missionnaire n’est pas une position de centre mais de périphéries : il vit en tension vers les périphéries… y compris celles de l’éternité dans la rencontre avec Jésus Christ.
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Dans l’annonce évangélique, parler de « périphéries existentielles » décentre et nous avons habituellement peur de quitter le centre.
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Le disciple missionnaire est un « décentré » : le centre est Jésus Christ, qui convoque et envoie. Le disciple est envoyé aux périphéries existentielles.
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L’Église est institution, mais quand elle s’érige en « centre », elle tombe dans le fonctionnalisme et, peu à peu, elle se transforme en une ONG.
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L’Église prétend alors avoir sa propre lumière et cesse d’être ce « misterium lunae » dont nous parlent les saints Pères (de l’Église). Elle devient de plus en plus autoréférentielle et sa nécessité d’être missionnaire s’affaiblit.
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D’« Institution » elle se transforme en « Œuvre ». Elle cesse d’être Épouse et finit par être Administratrice ; de Servante elle se transforme en « Contrôleuse ». Aparecida veut une Église Épouse, Mère, Servante, une Église qui facilite la foi et non pas une Église qui la contrôle. " (source : News.va.)
Suite : La proximité et la rencontre
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