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du 30 août au 2 septembre 2013 (semaine 35)
 

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2 septembre 2013 - Philippines
BRÛLEZ D'AMOUR POUR LE CHRIST

Le président de la Conférence épiscopale dénonce le « manque de zèle », chez les prêtres et une tendance à se transformer en « pasteurs du statu quo » en les appelant à « sortir » de leurs sacristies pour « secouer la société ».

Mgr Socrates B. Villegas, archevêque de Lingayen-Dagupan, diocèse de la côte ouest, prendra la tête de l’épiscopat philippin, mais, dans une lettre rendue publique le 31 août. C’est à ses prêtres qu’il s’adresse.

« Nous, les prêtres, écrit-il, avons failli dans notre mission consistant à mener notre peuple à imiter le Christ. La prière qui ne s’accompagne pas d’une conversion morale n’est qu’une cloche qui sonne faux. Le credo qui ne va pas de pair avec une bonne conduite morale n’est que sécheresse et mort.

« Ce n’est pas la fumée de l’encens qui nous mènera au Ciel. Ce n’est pas la lecture des livres de prière qui nous fera devenir saints. Ce n’est pas l’éclat de nos chandeliers qui nous rendra meilleurs. Ce à quoi nous devons aspirer, c’est l’imitation du Christ. La finalité dans l’Eglise, c’est l’intimité avec le Christ et l’imitation du Christ. ».

« Or, malheureusement, frères prêtres, nous sommes devenus des ‘pasteurs de statu quo’. Nous nous sommes transformés au point de ne plus faire que ‘maintenir’ l’Eglise, observer les horaires, suivre l’ordre du jour. »

Mgr Villegas affirme que cette sécularisation et l’embourgeoisement du clergé « ne peuvent pas continuer ». « Nous devons aller dehors, dans les villages et les écoles, visiter les hôpitaux et les pauvres, enseigner à frais nouveau le catéchisme, visiter les familles chez elles – en un mot, secouer la société », écrit-il encore, insistant avec ces mots : « Le problème n’est pas le manque de prêtres, mais leur manque de zèle. »

Mgr Villegas dénonce le fait que si la doctrine est enseignée, elle n’est pas « vécue et connectée à la vie ». « Nous avons la foi mais nous n’en vivons pas », écrit-il. « A quoi bon réciter les Dix commandements dans l’ordre et dans le désordre si les gens continuent à voler et à tuer, à tricher et à convoiter ? A quoi bon réciter les mystères du Rosaire si nous faisons en sorte que le Christ ne vienne pas nous déranger dans notre complaisance ? ».

« Dire la foi sans la vivre revient à se masser tranquillement l’ego », poursuit-il, appelant le clergé à être un exemple inspirant qui amène les fidèles à imiter le Christ.

Il donne comme exemple le problème maintes fois analysé de célébrations liturgiques trop longues et ennuyeuses où des homélies sans fin chassent les jeunes des églises. « Comment mettre le feu à leurs cœurs si nous-mêmes nous ne brûlons pas pour Dieu ? », rappelant aux prêtres que la meilleure préparation pour une homélie est la prière et la méditation de l’Evangile.

L’Eglise, conclut-il, a toujours été une Eglise en réforme. « Les murs blancs de nos églises ne deviennent pas plus blancs avec le temps. Les murs blancs deviennent poussiéreux, tachés, craquelés. Ils peuvent s’effriter. Il en va avec l’Eglise comme avec les murs ! » (source : Mepasie)


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