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du 30 août au 2 septembre 2013 (semaine 35)
 

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2 septembre 2013 -
LA BIOGRAPHIE ET LA PERSONNALITÉ DE Mgr PAROLIN

En
choisissant, un "premier ministre" relativement jeune et très respecté dans le milieu ecclésial, le Pape s'est associé un homme de taille pour gouverner l'Eglise, l'aider à mener à bien la réforme de la Curie, jusqu'à celle de la banque du Vatican.

Le Pape François vient de procéder à la nomination la plus délicate de son pontificat. Mgr Parolin remplace le cardinal Tarcisio Bertone, 78 ans, mais qui n'a pas toujours été à la hauteur de cette fonction centrale de l'Eglise catholique qu'il a occupée pendant sept ans et dont le pontificat de Benoît XVI a objectivement pâti.

Il a pris le temps de choisir son «Secrétaire d'Etat», selon la désignation officielle de son bras droit. Il a d'abord opté pour un prélat inhabituellement jeune pour une telle fonction. C'est même un record historique.

Le travail du Secrétaire d'État consiste à assumer le gouvernement quotidien et temporel - mondial - de l'Eglise catholique, interne et externe.

Il a sélectionné un Italien car cette responsabilité requiert une fine connaissance des rouages de la Curie romaine, de ses coutumes et langages codés que seule une culture italienne permet de pénétrer.

Il l'a surtout pris parmi le corps des nonces apostoliques, ce qui est un retour à la normale. Ces ambassadeurs du pape sont en réalité les énarques de l'Eglise. Beaucoup attribuaient d'ailleurs les carences du cardinal Bertone à ce niveau de responsabilité au fait qu'il n'était justement pas issu de cette élite cléricale.

Mgr Parolin n'est pourtant pas un nonce anodin. S'il a été nommé il y a quatre ans ambassadeur du pape au Venezuela d'Hugo Chavez, c'était pour sa capacité à faire valoir les intérêts de l'Eglise dans un contexte national difficile. Il avait la confiance de Benoît XVI qui l'avait lui-même ordonné évêque. Ce choix est signe d'une continuité.

Dans les couloirs du Vatican, deux interprétations radicalement opposées expliquaient toutefois cet «éloignement» de Rome au Vénézuéla. Ce brillant sujet proche de l'ancien secrétaire d'Etat le cardinal Angelo Sodano n'était pas forcément dans l'esprit de l'équipe Bertone alors au pouvoir. Il pouvait faire de l'ombre à certains. D'autres estimaient au contraire que ce passage dans une importante nonciature latino-américaine pouvait le préparer aux plus hautes fonctions.

Car avant de partir Mgr Parolin exerça en effet avec un rare brio la fonction de «Sous-secrétaire pour les relations avec les Etats» de 2002 à 2009. C'est-à-dire de ministre des Affaires étrangères adjoint. Tout d'abord sous la responsabilité de très réputé cardinal français Jean-Louis Tauran dont il est un disciple en matière diplomatique, puis avec Mgr Lajolo et enfin avec l'actuel "ministre des Affaires étrangères", le Français Mgr Dominique Mamberti.

De l'avis de tous, Mgr Parolin est un bourreau de travail, toujours remarquablement informé, excella dans ce poste. Et l'expérience des différents postes qui furent les siens, lui a donné une vision panoramique et globale de tous les problèmes internationaux. Elle complétait deux longs séjours en nonciature au Nigéria et à Mexico. Et un rôle de conseiller diplomatique à la curie où il a suivi de près l'Espagne et… l'Italie.

Il est né à Schiavon, près de Vincenza au nord Est de l'Italie, non loin de Venise. Très tôt, ans toutes ces charge, il i impressionne ses interlocuteurs par sa capacité à analyser synthétiquement les situations sans éluder aucun aspect des problèmes, sachant se mettre à la place de tous les protagonistes.

Il avait dix ans quand il perdit son père, marchand de matériel agricole, dans un accident automobile. Quatre ans plus tard il entrait au petit séminaire. Croyant profond, il a ainsi sobrement commenté, samedi, sa nomination depuis le Venezuela: «c'est une surprise de Dieu dans ma vie».

Mgr Parolin qui parle italien, anglais, français et espagnol a travaillé très activement sur les dossiers des relations bilatérales les plus difficiles du Saint-Siège. Avec la Chine, il a été l'inspirateur de la fameuse lettre de Benoît XVI aux catholiques chinois en mai 2007 qui l'opposa au cardinal Zen de Hong-Kong car Mgr Parolin a toujours promu une politique de réconciliation entre l'Eglise officielle et l'Eglise souterraine. Cette expertise qui lui sera aujourd'hui très utile pour conseiller le pape François, jésuite donc soucieux d'un rapprochement avec la Chine.

Mgr Parolin entrera en fonction le 15 octobre, deux semaines après l'importante réunion à Rome des huit cardinaux - non résidents au Vatican mais issus du monde entier - à qui le Pape François a demandé de préparer … la réforme de la curie romaine. Le calendrier de sa nomination a été organisé pour qu'il accompagne, dès sa prise de fonction, cette nouvelle ère de gouvernance désirée par le Pape François.

Très à l'aise avec la presse qu'il sait utiliser et dont il n'a pas peur contrairement à beaucoup de hauts prélats romains, Mgr Parolin accorde volontiers des interviews. Il n'avait pas caché, avant le conclave de mars dernier dans la presse vénézuélienne la nécessité pour lui qu'un pape d'origine latino-américaine soit désormais élu pour «donner une forte impulsion à l'évangélisation de notre temps» et pour que l'Eglise puisse «contribuer à résoudre les grands problèmes actuels, tels que la pauvreté, la justice sociale, la coexistence pacifique». (source : AP et La Croix)


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