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du 3 au 6 septembre 2013 (semaine 36)
 

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6 septembre 2013 -
LE MAIRE DE QUÉBEC DÉFEND LES "VALEURS QUÉBECOISES"

La "Charte des valeurs québécoises" devrait être rendue publique le 9 septembre. Face aux pressions des milieux "laïcards" comme il les appelle, le maire de Québec, Régis Labeaume, défend le patrimoine religieux municipal.

Pas question pour lui de délaisser la traditionnelle messe du 3 juillet, de retirer le crucifix de l’Hôtel de Ville ou de renvoyer chez lui l’aumônier catholique au service de la Ville, attaché aux pompiers, mais qui agit également auprès d’autres employés municipaux, notamment pour les soutenir lors de deuils, d’accidents et de moments difficiles.

Le projet de "Charte des valeurs québécoises" pourrait étendre aux municipalités les interdictions de porter des signes religieux. Régis Labeaume doit rencontrer le ministre québécois responsable des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, pour en discuter.

Une
messe, dont l’origine pourrait remonter au 18e siècle, avait lieu à la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, située tout juste en face de l’Hôtel de Ville. Le Mouvement laïque québécois (MLQ) réclame devant les tribunaux la laïcisation de ces institutions publiques du Québec.

Un des principaux objectifs du MLQ est l’adoption d'une "Charte de la laïcité", mais aussi l'insertion d'amendements à la Charte des droits et libertés de la personne pour garantir la laïcité et la neutralité de l'Etat.

Une coalition, la Coalition Avenir-Québec (CAQ) a indiqué qu’elle pourrait appuyer le gouvernement, mais à certaines conditions. La CAQ se range en partie derrière la proposition du rapport de la Commission Bouchard-Taylor sur les "accommodements raisonnables" (*) qui proposait que le port de signes religieux soit interdit seulement aux personnes qui représentent le plus l’autorité et la neutralité de l’Etat, dont les juges. La CAQ estime toutefois que cette catégorie comprend également les directeurs et enseignants du primaire et du secondaire.

Mgr François Lapierre, évêque de Saint-Hyacinthe, doute pour sa part qu’une telle "Charte des valeurs québécoises" soit la réponse appropriée pour traiter les cas d’"accommodements raisonnables". L’Etat doit rester neutre, estime-t-il, mais il ne peut obliger tous ses employés à l’être.

Mgr Lapierre souhaite certes que des précisions soient apportées au sujet de la laïcité au Québec, mais il pense que l’Etat outrepasse sa raison d’être en cherchant à légiférer sur les valeurs. "L’Etat doit préserver la liberté de conscience et de religion. Il doit être neutre. Mais les gens qui travaillent pour l’Etat, eux, ne sont pas nécessairement neutres. Et l’Etat ne peut les obliger à l’être!"

En faisant explicitement référence aux juifs et aux musulmans, l’ancien missionnaire souhaite que le gouvernement du Québec se positionne plutôt comme un Etat laïc qui accorde une place aux multiples réalités religieuses "dans leurs diverses expressions… Beaucoup de gens vivent dans la foi. L’Etat ne peut pas ignorer cette réalité-là. Je ne vous cache pas que je suis un peu agacé parfois qu’on parle de la foi comme une réalité du passé. C’est une réalité actuelle!". (source : RVM
)

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