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13 septembre 2013 - France
LE PROFESSEUR JACQUARD NOUS A QUITTÉS

Généticien et essayiste, Albert Jacquard aura été un grand humaniste, joignant la réflexion à l’action. Épris de quête spirituelle, il confiait que sa sagesse, son côté de Socrate moderne, avaient été façonnés par la rencontre avec les autres.

Il s’était à plusieurs reprises interrogé sur la foi préférant « le programme de vie en commun » proposé par Jésus, aux discussions sur la nature divine, le Sermon sur la montagne au Credo.

Fervent croyant en l’homme et en son avenir, il avait cosigné en 2001, avec Axel Kahn un ouvrage au titre sans ambiguïté  : L’avenir n’est pas écrit.

À 87 ans, l’homme au visage abîmé par un accident, à la barbe blanche taillée à la Lincoln et à la voix chaude est décédé mercredi 11 septembre à son domicile parisien, emporté par une forme de leucémie.

Né à Lyon le 23 décembre 1925, dans une famille catholique et conservatrice originaire du Jura, Albert Jacquard est gravement blessé à l’âge de 9 ans dans un accident automobile au cours duquel il perd son plus jeune frère et ses grands-parents paternels. Un événement et des stigmates qui influenceront sa perception du regard des autres.

Élève brillant, il devient polytechnicien après en avoir préparé le concours à Sainte-Geneviève de Versailles, il exercera des fonctions au ministère de la santé, jusqu’à ce qu’il entre à l’Institut national d’études démographiques (Ined).

Il va opter pour une carrière scientifique après être allé étudier la « génétique des populations » à l’université Stanford. Là, au contact des émeutes raciales et du mouvement contre la guerre au Vietnam, il se rend compte de l’injustice et des inégalités, une prise de conscience qu’il exprimera dans son livre, "Éloge de la différence".

Homme chaleureux et de conviction, excellent vulgarisateur de science, il était connu pour ses engagements sociaux. Dans le même temps, il va s’engager contre le brevetage des gènes du vivant. Sa puissance de travail et de pensée est immense, et il la cache d'une grande humilité.

Il rejoint le mouvement altermondialiste, et, aux côtés de l’abbé Pierre, dans l’association "Droits au logement" en même temps que pour les sans-papiers.

Sa quête spirituelle, qu'il disait parfois difficile à réaliser, il la vivait dans une union humble et passionnée entre sa foi en Dieu et sa ferveur en l’homme et en son avenir. (source AP)

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