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du 17 au 19 septembre 2013 (semaine 38)
 

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19 septembre 2013 - Égypte
L'IDENTITÉ ISLAMIQUE DE L'ÉGYPTE

Le 7 septembre, au Caire, l’université Al-Azhar annonce que les Églises chrétiennes en Égypte acceptent que soit gardée l’identité islamique de l’État. lors de la révision de la Constitution. Mgr Aziz Mina explique les raisons de cet accord.

Représentant de l’Église catholique au sein du comité de révision, Mgr Antonios Aziz Mina, évêque de Gizeh, explique les raisons de cet accord.

" Nous sommes d’accord pour conserver la formule de l’article 2 de la Constitution : « L’islam est la religion de l’État ». Comme un État en soi n’a pas de religion, cela signifie seulement que l’islam est la religion de la majorité des Égyptiens. Ne plus le mentionner du tout serait bien, mais nous savons que ce n’est pas possible."

Quant à l'ensemble de l’article 2 présentant les « principes de la charia comme source principale de la législation », nous n’en avons pas encore discuté. Mais il faut bien la comprendre: elle ne signifie pas que le droit n’a pas d’autres sources d’inspiration.

" Et puis il s’agit bien des « principes » du droit islamique que sont la loyauté, la justice, etc., et non pas ses « préceptes », sujets à de nombreuses interprétations, y compris extrémistes. Nous refuserions donc que la « charia » soit la source principale du droit, tout comme ses « préceptes".

" Nous avons bâti un schéma d’ensemble, et nous nous mettons d’accord sur des lignes directrices : l’égalité entre l’homme et la femme, les droits de l’enfant, mais aussi le droit à la santé, la réduction des écarts de richesse, l’investissement dans l’éducation, etc. L’objectif est que les sous-commissions aboutissent à un texte homogène. Certains souhaitent que la Constitution aille dans le détail. Quant à moi, je préfère qu’elle ne fixe que les grands principes, et laisser les détails à la loi."

" La présidence a demandé aux Églises chrétiennes – copte-orthodoxe, copte-catholique et évangélique – de nommer chacune un représentant. Mais d’autres chrétiens y siègent à d’autres titres. L’université Al-Azhar a, elle aussi, nommé trois représentants. Nous avons organisé une rencontre amicale avant le début du comité. Nous avons échangé nos idées et je constate une grande convergence de points de vue entre nous."

" La priorité est la réconciliation nationale. Nous sommes décidés à sortir de là avec un texte qui plaise à tout le monde ou, disons, au moins à 90 ou 95 % des Égyptiens, soit le contraire de ce qu’ont fait les Frères musulmans en 2012, lorsque chrétiens et musulmans modérés étaient poussés vers la sortie du comité de révision constitutionnelle

Le pape copte orthodoxe Tawadros II est plus précis, souhait
ant également que les termes "chrétiens et juifs égyptiens" présents dans le projet soient remplacés par "non-musulmans".

L'Article 3 de la Constitution stipule que "Pour les chrétiens et les juifs égyptiens, les principes de leurs lois religieuses sont la source principale de la législation dans les questions personnelles et religieuses, ainsi que dans le choix de leurs chefs spirituels". Cet Article 3 laisse la porte ouverte à la discrimination contre d'autres minorités, comme les chiites et les bahai's.
…(source : AP)


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