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du 19 au 23 septembre 2013 (semaine 38)
 

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23 septembre 2013 -
PAS RÉHABILITÉ, ÉCOUTÉ SEULEMENT


L'un des fondateurs de la théologie de la libération , Gustavo Gutierrez, a été reçu le mercredi 11 septembre par le pape. " Cette nouvelle bienveillance ne signifie pas pleine réhabilitation," tempèrent les experts.

Après des décennies où ses théologiens sentaient le soufre pour leurs positions favorables au marxisme, plusieurs signaux révèlent un réel changement d'atmosphère. La théologie de la libération est entendue, pas encore réhabilitée

Un premier signe a été la large couverture réservée par le quotidien du Vatican, L'Osservatore Romano, à un livre, " De la part des pauvres, théologie de la libération, théologie de l'Eglise."

Cette œuvre à quatre mains du dominicain péruvien Gutierrez, et du Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi , Gerhard Ludwig Müller, avait déjà été publiée discrètement en 2004 en Allemagne. L'Osservatore avait interviewé Gustavo Gutierrez. Le théologien de 85 ans s'y montrait très conciliant: « Aucune théologie n'est éternelle », assure-t-il.

Avant d'ajouter que « la théologie de la libération est plus connue, donc plus appréciée qu'hier » et que les rappels à l'ordre passés du Vatican « n'ont parfois pas été bien lus ».

L 'archevêque de Lima, le cardinal conservateur de l'Opus Dei, Juan Luis Cipriani, en bisbille avec l'Université catholique PUCP de Lima - un des foyers historiques de la théologie de la Libération -, a persiflé: « Müller est un bon théologien, un peu ingénu ».

« François prend acte que les théologies de la libération sont absolument positives, qu'il n'y a plus de risques de confondre religion et politique » s'est félicité Mariano Fazio, professeur d'histoire des doctrines politiques à l'Université de la Sainte-Croix (Opus Dei)..

" Nous assistons plutôt à un rapprochement de quelques théologiens avec le Vatican. Ce rapprochement s'appuie sur le désir du pape d'une Eglise pauvre pour les pauvres, conjointement à une extraordinaire attention aux classes marginalisées", estime le biographe de Benoît XVI, Marco Politi.

« Depuis qu'il est pape, le Pape François n'a pas dit un seul mot de cette théologie », a observé Sandro Magister. Selon ce vaticaniste de L'Espresso, « Bergoglio suivait la "théologie du peuple" du jésuite argentin Juan Carlos Scannone, mais n'a jamais reconnu comme maîtres [les théologiens de la libération] Jon Sobrino, Leonardo Boff ou Gustavo Gutierrez ».

Il est à noter que certains aspects de cette théologie très populaire en Amérique latine, comme l'option préférentielle pour les pauvres, n'ont jamais été rejetés par le Vatican.

Déjà sous Benoît XVI, la nomination en 2012 de Mgr Müller avait été interprétée comme un signe d'apaisement. Dans l'avion qui l'emmenait au Mexique en 2012, Benoît XVI s'interrogeait sur une théologie liée à une époque passée, mais ne se montrait pas négatif, jugeant que « le terme théologie de la libération peut être interprété dans un sens très positif ». (source : AP)


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