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du 1 au 5 octobre 2013 (semaine 40)
 

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5 octobre 2013 - Syrie
COMPRENDRE LA COMPLEXITÉ DES CHRÉTIENS D'ORIENT

Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'Oeuvre d'Orient,
prévient : « Il faut absolument s’abstenir de juger les problèmes du Moyen-Orient à l’aune de nos problèmes d’immigration et de la présence des musulmans en France» ou en Europe.

Cette dernière problématique est marquée au fer rouge de la décolonisation, de logiques de ghettoïsation, tandis que la première dépend de problématiques beaucoup plus larges.

« Les Orientaux, dit-il, m’aident à comprendre ce que veut dire être latin, qui ne peut pas se confondre avec être catholique. Ils nous décentrent de notre catholicisme. Nos racines sont en Orient. »

" Si les persécutions à l’encontre des chrétiens sont de plus en plus fréquentes au Moyen-Orient, il existe pourtant des exemples vitaux de coexistence pacifique et constructive entre chrétiens et musulmans, notamment autour des nombreuses œuvres éducatives et de santé soutenues par l’Œuvre d’Orient.

De même, Mgr Gollnisch doit expliquer avec doigté aux patriarches et évêques orientaux, pas toujours convaincus, que l’Occident ne les abandonne pas, et que la France, décrite par eux comme déchristianisée et inféodée à l’impérialisme américano-sioniste, ne souhaite pas attaquer leurs villes pour y imposer une loi étrangère.

Sur le fond, il analyse l’islam comme « un monothéisme qui s’est dressé contre l’idolâtrie et renvoie à une transcendance ». Mais il s’inquiète « d’une manière d’enfermer Dieu dans cette dernière, au risque de cultiver une véritable idolâtrie de la transcendance. » Et « si nous affirmons que l’islam est compatible avec la démocratie, ce qui n’apparaît pas dans ses fondements, il nous faut alors un corps de doctrine pour le soutenir ».

Y compris en Syrie, véritable champ de mines religieux : « Je comprends, évidemment, l’angoisse des chrétiens. Si nous ne soutenons pas ceux qui récusent l’islam politique, si nous n’aidons pas à mettre en place des pouvoirs distants des fondamentalistes, alors risque d’émerger un régime incapable d’admettre en son sein les minorités. Ce serait un drame. » (source : AP)


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