Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 12 au 15 octobre 2013 (semaine 41)
 

-
15 octobre 2013 - Malaisie
L'USAGE DU TERME "ALLAH" LEUR EST INTERDIT.

La Cour d’appel de Kuala Lumpur a interdit, par décision prise le 14 octobre, l’usage du terme Allah pour indiquer Dieu, réservé aux seuls musulmans et donc interdit dans les publications du diocèse catholique de Kuala Lumpur.

En soutenant la décision du gouvernement malaisien, le juge a déclaré qu'Allah ne faisait pas partie intégrante de la religion chrétienne. Pour lui, si le nom d'Allah est prononcé par des non-musulmans, cela risquerait de provoquer des conflits dans la société.

Il estime que cette décision ne viole en rien les droits constitutionnels des chrétiens et que la préservation de la paix et de l'harmonie dans le pays est un plus grand bien que le respect des droits des minorités religieuses.

Les musulmans conservateurs ont salué avec satisfaction la décision du tribunal, alors que les représentants des confessions chrétiennes malaisiennes rappellent qu’ils prononçaient le nom d'Allah pour dire Dieu bien avant la création de l’islam.

Cette décision judiciaire annule celle du tribunal de premier degré du 31 décembre 2009. A l’époque, l’hebdomadaire avait présenté un recours, affirmant son droit d’utiliser le terme Allah alors qu’une disposition du gouvernement l’interdisait, le considérant apanage exclusif des musulmans.

La décision a suscité une forte déception parmi les chrétiens malaisiens, qui la considèrent injuste et portant atteinte à leurs droits. Le Père Lawrence Andrew, directeur de l’hebdomadaire "Herald Malaysia", exprime sa déception. Il estime que cette décision de justice viole le droit à la liberté religieuse et à la liberté d’expression garanties par la Constitution.

Allah est un terme largement employé par les chrétiens arabes dans le monde entier et il se trouve dans la Bible en langue malaisienne depuis 400 ans. Laissant filtrer son amertume, le Père Andrew annonce qu'en accord avec l’archevêque de Kuala Lumpur, éditeur de l’"Herald", il va présenter un recours devant la Cour Suprême fédérale.

La portée du jugement est toutefois limitée à la publication de l’"Herald" et ne concerne donc ni la Bible ni les liturgies chrétiennes.

Dans les heures qui ont suivi l’annonce du jugement de la Cour d’appel, des prises de position contrastées ont montré combien cette affaire était sensible et « politisée », ainsi que l’a exprimé Mgr Murphy Pakiam, archevêque de Kuala Lumpur.

Ainsi, Abdullah Zaik Abd Rahman, président d’Isma, une ONG défendant les mesures de discrimination positive prises en faveur des Malais – et donc des musulmans –, a mis en garde les chrétiens quant à leur « loyauté » envers le pays. « Ils [les chrétiens] peuvent choisir de déménager dans un autre pays s’ils ne peuvent accepter la suprématie de l’islam et [les institutions royales] qui protègent la suprématie de la religion », a-t-il déclaré, demandant aux chrétiens de sauvegarder l’harmonie entre « les races et les religions » en Malaisie. (source : .Fides)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil