Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 16 au 19 octobre 2013 (semaine 42)
 

-
19 octobre 2013 - France
UNE TRADUCTION MODIFIÉE DANS LE "NOTRE PÈRE"

La traduction du « Notre Père » sera légèrement modifié dans sa version française, en usage depuis 1966 dans l'Église catholique. Cette version qui n’entrera pas en vigueur avant 2014 dans les lectionnaires, et pas avant 2015 dans les missels.

La nouvelle traduction, a annoncé la conférence des évêques de France, est destinée au monde francophone, et elle a été validée par le Vatican.

La supplique « ne nous soumets pas à la tentation » deviendra « ne nous laisse pas entrer en tentation ». La supplique actuelle donnait en effet à penser que c’était Dieu qui tentait le fidèle pour l'éprouver.

Le Créateur, loin de pousser le pêcheur sur la pente glissante du péché, comme beaucoup de catholiques l'ont intimement perçu, s'érige en protecteur bienveillant, le retenant pour qu'il ne commette pas la faute. Et c'est cela que veu souligner
cette traduction.

Une nouvelle édition de la Bible liturgique, réalisée sous la houlette de l'assemblée épiscopale liturgique pour les pays francophones, et disponible en France le 22 novembre, tiendra compte de ce changement, qui sera progressivement introduit dans les autres livres officiels, a indiqué Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France.

La correction apportée au « Notre Père », si elle ne dépasse pas une ligne, est d'une importance majeure pour les catholiques. Car elle est l'expression de toute la démarche de Dieu près de ses fidèles.

Depuis près de 50 ans, la formule « ne nous soumets pas à la tentation » apparaissait « non pas défectueuse, mais confuse », selon Mgr Podvin. « Cette nouvelle traduction met davantage l’accent sur la communion avec le Christ qui a connu la tentation. Demander au Père de ne pas nous laisser entrer en tentation, poursuit Mgr Podvin
, c’est Lui demander la force de combattre et d’écarter complètement la tentation comme le Fils l’a fait. »

Pour les Chrétiens, Dieu est « infiniment bon et source de toute bonté ». La possibilité qu'il puisse soumettre, donc entraîner, mettre sur la voie, appâter, tenter l'Homme par le mal, cela paraissait passablement pervers. Pire : pour les croyants, ce rôle est dévolu au démon tentateur, à Satan.

En outre, pour eux, Dieu laisse à l'homme la liberté de décider. Autrement dit, Il est censé être neutre et ne l'influer ni dans un sens, ni dans l'autre. Enfin, soumettre à la tentation une créature qui sera par la suite contrainte de Le supplier pour se racheter, est assez paradoxal.

« Notre Père » figure dans les Evangiles selon Saint Matthieu et Saint Luc et sa première version a été écrite en grec ancien, d'où découlent toutes les traductions. Il s’agit de la seule prière que Jésus a transmise à ses disciples.

L'actuelle version française, adoptée après un
e entente œcuménique passée en 1966, après la fin du concile Vatican II, avec les orthodoxes et les protestants, est restée sujette à débat. Certains orthodoxes et certains protestants avaient opté pour d'autres formulations.
(source : CEF)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil