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du 30 octobre au 2 novembre 2013 (semaine 44)
 

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2 novembre 2013 - Chine
UN REDRESSEMENT MORAL PAR LA RELIGION

L’appel lancé en août dernier par le président Xi Jinping de" construire une civilisation matérielle et spirituelle" s’inscrit dans la ligne politique des tentatives du gouvernement chinois de recourir aux valeurs religieuses pour combler le vide moral.

Les scandales de toute nature en Chine sont aujourd’hui nombreux et bien des instances gouvernementales en sont soucieuses. Pour autant, la politique religieuse des autorités chinoises ne semble pas évoluer.

Conçue autour d’un système ne comprenant que cinq religions officiellement reconnues et enregistrées, cette politique ne dispose pas de la souplesse nécessaire pour prendre en compte la diversité du paysage religieux actuel, ce qui permettrait de sortir d’un régime où les autorités en place ne conçoivent pas de ne pas pouvoir contrôler, d’une façon ou d’une autre, les activités religieuses de la population chinoise.

De sobservateurs situés hors de Chine et des intellectuels chinois actifs en Chine dressent un état des lieux de la question de la réforme de la politique religieuse du gouvernement chinois, un chantier pour l’heure très peu avancé.

Beaucoup d’observateurs l’attestent, il y a aujourd’hui en Chine une accélération de la quête religieuse, dont nombre de recherches rendent compte depuis plusieurs années. Dans cette société où le confucianisme s’est imposé comme une « non-religion » et l’épine dorsale « quasi sacrale » du lien de société, on n’en est certes pas encore à considérer le retour du religieux comme ferment social et politique.

Mais, alors qu’on assiste à un renouveau de la ferveur dans les lieux de culte et à un engouement indubitable pour la religion chrétienne, notamment protestante, on peut se demander si le retour de la foi n’est pas, à l’exemple de ce qui se passe ailleurs, « une réinvention des pratiques et des discours, bricolant des points de repère de sens pour échapper au désenchantement de la société moderne » (P. Michel Masson, SJ, directeur de l’Institut Ricci).

En Chine, on le sait, l’engouement religieux est aussi pour certains milieux un moyen de contourner le quadrillage de la société.

Une étude, publiée par "Églises d'Asie" étudie sur le fond, ce contexte, où il semble que le pouvoir commence à considérer la renaissance des pratiques religieuses comme un levier, peut-être plus efficace que le droit – et moins dangereux pour lui-même –, afin de reconstruire une morale sociale et politique très dégradée, alors que l’éthique publique et privée est mise à mal par d’incessants dérapages moraux et déontologiques.

On peut cependant douter que la nouvelle tolérance religieuse dont fait preuve le pouvoir parviendra à corriger les dérapages moraux des cadres et à rétablir la confiance des fidèles dans le régime.

Une dépêche de l’agence Reuters du 29 septembre, qui s’appuie sur des sources anonymes, fait connaître l'appel de Xi Jinping et met l’accent sur la nouvelle tendance du président Xi Jinping à tirer partie de la résurgence des engouements religieux : « L’influence des religions serait subtilement favorisée par le pouvoir, qui graduellement réduira ses attaques contre elles. » Pour en prendre connaissance, se reporter à Mepasie

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