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du 30 octobre au 2 novembre 2013 (semaine 44)
 

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2 novembre 2013 - Liban
UNE PREMIÈRE, L'ÉTAT-CIVIL SUPPRIME LA MENTION DE LA CONFESSION

Venu au monde le 30 septembre 2013, Ghadi Darwiche est officiellement le premier nouveau-né libanais inscrit "sans appartenance religieuse". Il est l'enfant des deux premiers Libanais à avoir contracté un mariage civil au Liban.

Nidal Darwiche et Khouloud Sukkarieh, sont les deux premiers Libanais à avoir contracté un mariage civil au Liban. Les couples qui veulent échapper aux contraintes de la juridiction religieuse régissant le mariage au Liban contractaient jusqu'à maintenant un mariage civil à l’étranger, mais la situation pourrait évoluer.

Dans ce pays multiconfessionnel, où cohabitent quelque dix-huit confessions reconnues par l'Etat, les questions de mariage, de divorce ou d'héritage relèvent des autorités religieuses de chaque communauté. Si les couples sont mixtes et veulent se marier au Liban, l'un des époux est donc dans l'obligation de se convertir à la religion de l'autre.

La loi reconnaît néanmoins les mariages civils contractés hors des frontières nationales, souvent à Chypre. Les couples qui veulent se marier civilement peuvent le faire sur la base de l’article 25 de l’arrêté 60 L.R. (lois et règlements) de 1936, datant de l'époque du mandat français, qui a autorisé le citoyen à contracter un mariage civil hors du Liban.

Chaque année, des centaines de couples se rendent à l’étranger pour conclure leur mariage auprès des autorités civiles, refusant ainsi implicitement ou explicitement le droit communautaire seul applicable au Liban à leur statut personnel. Dans le cadre de leur combat pour un Liban laïc, Nidal Darwiche et Khouloud Sukkarieh avaient demandé, conformément à une loi datant de 2011, que l'autorité supprime de leur état civil la mention de leurs confessions sunnite et chiite. Leur mariage a été reconnu et validé par les ministères libanais de la Justice et de l’Intérieur, et inscrit dans les registres d’état civil.

Si le chrétien maronite Michel Sleiman, président de la République libanaise, plaide pour la reconnaissance du mariage civil dans le cadre de la mise en place d’un "Etat laïc moderne", ce n'est pas le cas du cheikh sunnite Mohammad Rachid Kabbani, mufti de la République. " Tout responsable musulman, dit-il, qui approuve la légalisation du mariage civil est considéré comme apostat et traître à la religion musulmane!"

Le 27 octobre, le chef de l’Etat libanais a applaudi l’initiative des deux parents dans un tweet très remarqué, note le quotidien francophone libanais "L'Orient-Le Jour". Le journal note que selon un sondage, 51% des Libanais seraient favorables au mariage civil facultatif. (source : ORJ)


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