Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 7 au 11 novembre 2013 (semaine 45)
 

-
11 novembre 2013 -
COMPRÉHENSION ET MISÉRICORDE

Le débat sur l’interdiction de la communion eucharistique des divorcés-remariés a refait surface après les propos du pape François appelant les prêtres à plus de compréhension et de miséricorde pour ces fidèles bien particuliers.

Pour le P. Cédric Burgun, enseignant-chercheur en droit canonique, il faut considérer ls problème des « revendications » d'assouplissement à l'égard des divorcés remariés selon une double attitude chez les fidèles. « Si nous ne communions non pas par droit, mais par amour et par respect du Seigneur, communierons-nous si souvent ? Je ne veux pas revenir à près de 100 ans en arrière quand les fidèles ne communiaient pratiquement que quelques fois par an, et non seulement du fait de conditions trop strictes. Mais avouons que nous sommes tombés dans l’excès inverse. »

Et par ailleurs, insiste-t-il également, « nous sortons d’une période où le mariage à l’église était une habitude. Aujourd’hui encore, nous voyons se présenter des jeunes qui demandent la bénédiction d’un engagement dont ils ne mesurent plus le sens et les exigences sacramentaires.

" Le problème de la communion des divorcés-remariés, commente le P. Burgun, est un problème plus global, c’est-à-dire qu’on se focalise sur les divorcés-remariés mais j’ai un certain nombre de couples de divorcés-remariés qui me disent : «Mon Père, nous comprenons bien la position de l’Église. Beaucoup de chrétiens communient sans précautions ».

Il y a eu cette banalisation de la communion, à chaque messe, ces dernières années. On est passé d’une époque fin 19°-début 20° où on ne communiait plus du tout, poursuit le P. Burgun, c’est-à-dire qu’il y avait tellement de conditions strictes que les gens ne communiaient plus.

" Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus avait dû avoir Une autorisation exceptionnelle de communier quasiment tous les jours, ce qui était une exception dans les couvents de religieux. Et on est passé à l’excès complètement inverse aujourd’hui.

" Si on veut être très honnête, remarque le P. Burgun, entre les files de communion et les files de confession, il y a une telle différence qu’on voit bien aujourd’hui « est-ce qu’on a vraiment mesuré l’enjeu de ce que l’on fait quand on communie ? ».

" Cet enjeu est rappelé par le catéchisme de l’Église catholique : s’être confessé depuis pas trop longtemps, évidemment être baptisé dans la communion de l’Église et puis, ne pas avoir sur la conscience un péché grave ou « mortel » comme on disait avant.

" Or, aujourd’hui, la conscience du pêché grave et du péché mortel, ce sont les dix commandements. Mais quelle conscience avons-nous de notre péché ? Est-ce que nous faisons suffisamment contrition devant Dieu ? Est-ce que nous préparons suffisamment notre cœur ? Et cela, ce sont les conditions de base.

" Mais aujourd’hui, beaucoup de gens vont communier, quel qu’ils soient , alors qu’on ne se confesse quasiment plus, en tout cas je parle pour ce qui est de la France. Et donc, là, il y a un véritable problème de pédagogie, de catéchèse, d’accompagnement et de témoignage surtout parce que je pense en tout cas que certaines personnes divorcées-remariées seraient moins choquées de la position de l’Église si elles ne se sentaient pas pointées du doigt comme si elles étaient les seules à pécher gravement.

" Accueillir n’importe comment le sacrement, ça serait le considérer un peu comme un acte magique : «Jj’ai communié donc le bon Dieu est là, il m’a donné sa grâce ». Mais les choses ne sont pas aussi simples que cela. On sait bien que dans toute relation d’amour, il y a la question de celui qui donne- ça, c’est du côté du bon Dieu- mais il y a aussi la question de celui qui reçoit, çà c'est de notre côté. Or, un amour, ça se donne mais ça se reçoit aussi. (source : Osservatore romano)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil