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du 12 au 15 novembre 2013 (semaine 46)
 

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15 novembre 2013 - Allemagne
L’OECUMENISME A L’EPREUVE DU JUBILE DE LUTHER

C’est en 2017 que  l’Eglise évangélique luthérienne célébrera l’anniversaire de la publication par Martin Luther des 95 thèses cloués par lui sur les portes de l’église de Wittenberg..Ce jubilé peut-il être célébré par les catholiques ?

L’Eglise catholique en Allemagne d’abord, mais aussi ailleurs dans le monde, se trouve confrontée à un dilemme : peut-on célébrer en commun un événement qui a été la cause d’un schisme sur le plan religieux et de guerres civiles – les guerres religieuses des XVIème et XVIIème siècles - d’une grande cruauté ?

Mais d’autre part, la chrétienté ne peut-elle pas aujourd’hui – dans un monde occidental de plus en plus laïcisé - faire de cet anniversaire l’occasion d’un examen de conscience commun qui puisse aboutir à un pas important vers l’œcuménisme ?

Cette problématique sera à l’ordre du jour des années à venir. Dernière prise de position en Allemagne, celle du Président de l’Institut Johann-Adam-Möhler de Paderborn, le Professeur Wolfgang Thönissen.

Nommé d’après celui qui est considéré en Allemagne comme un des précurseurs de l’œcuménisme, cet institut se consacre aux rapports entre Eglises catholique et protestantes.

Pour le Professeur Thönissen, il est impensable de continuer à perpétuer les attitudes d’ignorance – quand il ne s’agissait pas de dénigrement – héritées des siècles précédents. Ce que les catholiques récusent.

Et, avant de se pencher sur ce qui divise, il faut regarder ce qui unit, aussi bien sur le plan de la foi que de la pastorale : la foi au Dieu trinitaire, la foi en Jésus-Christ, fêtée dans les sacrements. Sur le plan de la pastorale, il y a la vie avec la Bible, la prière, l’écoute de la Parole, le souci du pauvre, l’engagement dans la société.

Et puis, il faut, dit le directeur de l’institut oecuménique,  que l’Eglise catholique analyse sa position face au réformateur que fut Martin Luther. Etait-il un révolutionnaire qui voulait anéantir l’Eglise catholique ?  Benoît XVI a répondu à cette question lors de son dernier voyage en Allemagne : il fut un chercheur de Dieu, un témoin du Christ, quelqu’un qui a voulu au-delà des erreurs de son temps rapprocher l’homme de Dieu.

« C’est bien pourquoi nous partageons des points de la Confession d’Augsbourg qu’on ne peut considérer comme un document de division, mais bien d’unité » dit le Professeur Thönissen qui reconnaît qu’il y avait au temps de Luther des aspects de l’Eglise qui étaient à réformer. Que cela ait abouti à un schisme, « c’est un fait tragique qu’il ne faut pas minimiser et dont chacun porte une part de responsabilité ».

Cela devrait encourager les chrétiens à tout faire pour le surmonter en privilégiant ce qui les unit. (source : Katholische.de)


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