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du 16 au 19 novembre 2013 (semaine 47)
 

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19 novembre 2013 - Cameroun
AVEC LES NOUVELLES DU P. VANDENBEUSCH

Le groupe islamiste armé nigérian Boko Haram a affirmé vendredi détenir le prêtre français enlevé par des hommes armés dans le nord du Cameroun. Mais un grand silence entoure bien d'autres martyrs. Le Pape vient de le dire.

Les TV et les journaux parlent du P Vandenbeusch pour encore quelque temps parcce que les médias aimetn à faire savoir que la France payait à nouveau « le prix » de son intervention militaire au Mali, lancée en janvier contre les groupes armés liés à Al-Qaida qui occupaient le nord de ce pays.

Mais face à la violence, le choix délicat des missionnaires de soutenir leurs frères africains ou asiatiques dans la foi est ignoré.
L’enlèvement du P. Georges Vandenbeusch, au Cameroun, jette une lumière crue sur le dilemme des prêtres et religieux confrontés à la violence. Leur choix repose sur un arbitrage délicat entre les enjeux de leur présence missionnaire et une évaluation lucide des menaces liées au contexte local.

En 2012, dix prêtres, une religieuse et une laïque catholiques ont trouvé la mort dans l’exercice de leurs fonctions, selon le rapport annuel de l’agence vaticane Fides. Aucune région du monde n’est épargnée : six d’entre eux ont été tués sur le continent américain (deux au Brésil, deux au Mexique, un en Colombie et un au Guatemala), quatre en Afrique (République démocratique du Congo, Mozambique, Tanzanie, ainsi qu’un prêtre à Madagascar), un en Asie (Philippines) et un autre au Proche-Orient (Liban).

Entre 2001 et 2011, ce sont plus de 280 religieux et prêtres catholiques qui ont été victimes de l’insécurité (notamment en Amérique latine), de l’instabilité politique et militaire (en particulier en Afrique et au Proche-Orient). Parfois, ce sont aussi leurs propres engagements qui les exposent à des représailles, à l’image du P. Henri Burin des Roziers, connu pour son combat pour les droits des paysans sans terre au Brésil, et qui doit bénéficier d’une protection policière.

Dans certaines régions, les enlèvements se sont multipliés. On reste sans nouvelles des trois assomptionnistes congolais Jean-Pierre Ndulani, Anselme Wasinkundi et Edmond Bamutute, un an après leur rapt dans la province du Nord-Kivu, en RD-Congo. De même, le sort du jésuite italien Paolo Dall’Oglio, de Mgr Paul Yazigi, métropolite grec-orthodoxe d’Alep, et de Mgr Jean Ibrahim, évêque syrien-orthodoxe de la même ville, tous trois enlevés en Syrie, demeure incertain. À cette liste d’otages s’ajoute donc depuis jeudi dernier le P. Vandenbeusch, enlevé dans le nord du Cameroun et détenu depuis au Nigeria.

La spécificité de la vocation des missionnaires rend leur situation peu comparable à celle des autres ressortissants européens. Le P. Laurent Tournier, provincial des Eudistes et porte-parole de la Conférence des religieux et religieuses en France (Corref ), explique : « Les risques sont pesés dès l’envoi en mission. Nous prenons le temps du discernement. En général, un tel départ requiert deux années de préparation. Et même si la mission démarre dans un contexte calme, nous envisageons que la situation puisse évoluer. »

En cas de difficulté, la décision de rentrer appartient toujours au religieux concerné. En pratique, peu y consentent : " Nous partons pour créer une communauté, ce qui nécessite au moins dix ans de travail," souligne le P. Tournier." Il ne s’agit en aucun cas d’être suicidaire mais ces situations font partie de notre vie. Un missionnaire part pour se donner lui-même, ce n’est pas un intermittent du spectacle. » (source : ICFP)


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