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23 novembre 2013 -
PEUT-ON Y VOIR LES SIGNES D'UN RÉCHAUFFEMENT

Le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, vient de séjourner à Moscou pour une visite de trois jours, dans le cadre du dix-septième centenaire de l’Edit de Constantin. Mais il y a aussi bien d'autres initiatives.

Point d’orgue de cette visite: sa rencontre le 12 novembre avec le patriarche orthodoxe de Moscou, Kirill. Une visite qui sera scrutée avec attention et qui montre le réchauffement en cours entre Rome et Moscou, notait Radio Vatican le 11 novembre. Bien des points communs ont été au centre des conversations.

Dans les années 90, en effet après l’effondrement de l’Union Soviétique, les rapports entre l’Eglise catholique romaine et l’orthodoxie russe étaient tendus et le dialogue dans l’impasse.

Mais le dégel s’est amorcé après l’élection de Benoît XVI. Sur un plan diplomatique d’abord, les relations entre le Saint-Siège et la Russie se sont renforcées. Lors de la venue du président Dmitri Medvedev en décembre 2009, les deux Etats avaient décidé d'établir de pleines relations diplomatiques.

Il en fut progressivement de même sur le plan sociétal. Juste après son élection, le Patriarche Kirill avait envoyé au pape François un message dans lequel il insistait sur les défis que les catholiques et les orthodoxes doivent, selon lui, relever ensemble, notamment face au "libéralisme agressif".

Le Chef de l’Église orthodoxe russe a souligné que « les médias, dans 90% de leurs reportages, montrent une image de la civilisation qui vit sans la présence de Dieu et où se réalise la vision du monde des non-croyants ». Et il en conclut : « Nous sommes engagés à nous pencher ensemble sur beaucoup de questions et nous avons de nombreux objectifs en commun ».

Les rapprochements se font aussi à l’échelon local. Ainsi, le 17 août 2012, le patriarche de Moscou et le président des évêques de Pologne ont signé une déclaration commune, mettant en avant le dialogue et la réconciliation entre les deux nations. Deux jours plus tard, lors de la prière de l’Angélus, Benoît XVI évoquait publiquement "un événement important qui suscite l’espoir pour l’avenir".

« Aujourd’hui plus que jamais, l’Église orthodoxe et l’Église catholique ont des occasions importantes pour travailler ensemble ». Voilà ce qu'a déclaré le patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Kirill, durant sa rencontre mardi matin avec l’archevêque de Milan, le cardinal Angelo Scola.

Retenons quelques autres faits récents. Le 1 novembre, le Patriarche Kirill recevait à sa résidence le cardinal Paul Poupard, qui venait de participer au symposium russo-italien pour l’éthique économique consacré au thème « La responsabilité sociale corporative dans la sphère de l’enseignement »

Le mardi 12 novembre, au Vatican, le pape François recevait en audience le métropolite Hilarion, responsable des relations extérieures du patriarcat de Moscou. Ce même jour, le cardinal Scola, archevêque de Milan, rencontrait à Moscou le patriarche Kirill dans le cadre des commémorations du dix-septième centenaire de l’Edit de Milan de l’empereur romain Constantin.

Toujours ce mardi 12 , à Rome, la présentation d’un livre de l’intellectuel russe, Sergueï Averintsev, auteur de" Verbe de Dieu et paroles de l’homme", publié dans une édition bilingue italien-russe et préfacé par le métropolite Hilarion. Le cardinal Paul Poupard participait à cette présentation, ayant bien connu l’auteur aujourd’hui décédé. Était également présent, le P. Hyacinthe Destivelle, membre du Conseil pontifical pour l'Unité des chréiens.

Mais à propos d'une éventuelle rencontre du Pape et du Patriarche annoncée à grands renforts par certains média, un démenti du Patriarcat a fait savoir qu'il était trop tôt d'en parler, en raison de divergences qui ne sont pas encore résolues. (source : ICFP)

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