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du 27 au 30 novembre 2013 (semaine 48)
 

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30 novembre 2013 - Corée
UN PRÊTRE IRRITE LA PRÉSIDENTE PARK

Des groupes religieux se mobilisent contre les pratiques antidémocratiques de l'Etat et l’homélie prononcée le 22 novembre par un prêtre catholique sud-coréen dégénére en crise politique.

La présidente Park Geun-hye, élue en décembre dernier, elle-même catholique, accuse le Père Park Chang-shin d’avoir tenu des propos favorables à la Corée du Nord, un acte qui tombe sous le coup de la loi.

Les déclarations de ce prêtre, vétéran des luttes pour la démocratisation des institutions politiques de son pays, menace de dégénérer en crise politique.

Dans son sermon, il a évoqué le soupçon qui pèse sur les services secrets sud-coréens d’avoir tenté d’influencer le scrutin en faveur de Mme Park. Il a par ailleurs clairement laissé entendre que les tensions intercoréennes étaient instrumentalisées par la droite conservatrice, dont est issue l’actuelle présidente, pour fédérer les électeurs sud-coréens autour d’un ennemi commun.

Le Premier ministre a qualifié ces propos de destructeurs pour le pays et favorables à l’ennemi. Des manifestations d’anciens combattants ont eu lieu devant plusieurs églises catholiques à travers le pays. La cathédrale de Séoul et l’archevêché tout proche ont dû même être évacués après une alerte à la bombe, tandis que des policiers anti-émeute en assuraient la protection.

La presse locale parle déjà de conflit entre l’Eglise et l’Etat d’autant que la présidente ne cache pas sa mauvaise humeur face à la mobilisation dans l’Eglise catholique pour obtenir la vérité au sujet des élections. Le mois dernier déjà un déjeuner au siège de la présidence entre Mme Park et sept évêques a été annulé à la dernière minute par la présidente.

Dans un communiqué, l’archevêque de Séoul a tenu à rappeler qu’il n’appartenait pas aux pasteurs de l’Eglise d’intervenir directement dans l’action politique et dans l’organisation de la vie sociale. Reste que plusieurs groupes religieux, catholiques, mais aussi protestants et bouddhistes, ont appelé à la mobilisation contre les pratiques des autorités qui renvoient, selon eux, aux années de la répression, sous la dictature militaire.

L’archevêque réitérait là la position classique de l’Eglise sur ces questions mais, souligne une source anonyme de l’archevêché de Séoul cité par le quotidien, le P. Park n’est pas isolé au sein de l’Eglise catholique de Corée, laquelle rassemble un peu plus de 10 % des habitants du pays.

Certes, l’Association des prêtres catholiques pour la justice est clairement marquée à gauche, mais cela fait des mois que l’impatience monte dans les rangs du clergé catholique à propos de cette affaire de manipulation des élections présidentielles de décembre dernier.

En juillet dernier, des prêtres issus de tous les diocèses du pays avaient demandé une réponse du pouvoir politique ; de même en septembre, lors d'une messe célébrée dans la cathédrale du diocèse de Busan affirmant que le pouvoir devait « saisir cette dernière chance de choisir la vérité ».
(source : Mepasie)

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