Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
Du 11 au 14 décembre 2013 (semaine 50)
 

-
14 décembre 2013 - Ukraine
LES ÉGLISES S'UNISSENT AUTOUR DES MANIFESTANTS

« Il serait anachronique d’analyser la crise ukrainienne à l’aune des anciens clivages, assure le philosophe ukrainien orthodoxe Constantin Sigov. Le
mouvement en cours à Kiev reçoit le soutien unanime des Églises d’Ukraine.

Depuis le début des manifestations, tout en gardant la spécificité de leurs origines et de leur appartenance, l’ensemble des Églises orthodoxes et l’Église grécocatholique s’efforcent de parler d’une seule voix. " Leur coopération a franchi un cap," déclare Constantin Sigov.

Dès le 27 novembre, une déclaration du Conseil des Églises et organisations religieuses d’Ukraine appelait à tout faire pour éviter la violence. Une déclaration à laquelle s’était associé le métropolite orthodoxe exarque du patriarcat de monscou Volodymyr Sobodan, après avoir lui-même lancé un appel au calme.

Pour l’historien orthodoxe Antoine Arjakovsky, directeur émérite de l’Institut d’études œcuméniques de Lviv,cette unanimité dénote une nette évolution depuis la « révolution orange » de 2004 : « À l’époque, l’Église orthodoxe se situait clairement du côté pro-russe. Mais aujourd’hui, de nombreux prêtres orthodoxes se trouvent parmi les manifestants de la place de l’Indépendance. »

De fait, sur la place où des manifestants campent pour protester, une liturgie orthodoxe était célébrée deux fois par jour, à 8 heures du matin et 23 heures. Le 1er décembre dernier, le monastère orthodoxe situé près de la place de l’Indépendance a ouvert ses portes aux manifestants, poursuivis par la police, afin de leur donner asile.

Dans l’orthodoxie ukrainienne, la branche majoritaire relève du Patriarcat de Moscou. Les 15 millions de fidèles de cette Église sont traditionnellement plus influencés par la Russie que l’Occident.

En raison du passif lié à l’ère communiste, les relations n’ont pas été au beau fixe avec l’Église gréco-catholique ukrainienne (5 millions de fidèles), rattachée, elle, à Rome, et culturellement plus proche de l’Europe.

Signe de cette convergence, le numéro deux du Patriarcat de Moscou en Ukraine a récemment exprimé sa sympathie envers l’Église gréco-catholique, se démarquant du climat soupçonneux qui a longtemps empoisonné leurs rapports. « Nous ressentons une unité très forte », confirme Mgr Borys Gudziak, exarque apostolique pour les Ukrainiens de France (gréco-catholique), actuellement à Kiev, où il célébrait l’office parmi les manifestants qu’il était venu soutenir.

« L’Église orthodoxe désapprouve les méthodes d’un gouvernement dont elle est pourtant proche. Ensemble, nous voulons souligner la nécessité d’écouter le peuple », témoigne cet évêque, indigné par la répression à laquelle il assiste. À en croire Antoine Arjakovsky, même dans les régions orientales du pays, à majorité orthodoxe et russophone, beaucoup prennent leurs distances avec un discours pro-russe et anti-occidental, conscients que l’avenir du pays se joue à l’Ouest. (source : FR-expert)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil