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du 14 au 18 décembre 2013 (semaine 51)
 

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18 décembre 2013 - Sri Lanka
IL EST OPPOSÉ À TOUTE INGÉRENCE ÉTRANGÈRE

Le 11 décembre, lors de la conférence de presse accompagnant la Lettre pastorale des évêques catholiques du Sri Lanka, l'archevêque de Colombo a réaffirmé son opposition à « toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du Sri Lanka

Cette déclaration du le cardinal Malcolm Ranjith, venait en réponse aux avertissements lancés par la communauté internationale lors du sommet du Commonwealth le mois dernier, enjoignant le gouvernement sri-lankais à se résoudre à une enquête internationale sur les crimes de guerre et les violations des droits de l’homme commis sur son territoire durant la dernière phase de la guerre civile

Le cardinal Ranjith, président de la Conférence des évêques catholiques du Sri Lanka (CBCSL), a fustigé « les tentatives d’immixtion étrangère » dans un domaine « relevant de la souveraineté même du Sri Lanka ». « Les puissances étrangères n’ont pas à nous dicter ce que nous devons faire, nous ne sommes pas une bande d’imbéciles ! », s’est indigné l’archevêque de Colombo.

« Nous sommes capables de trouver le moyen de régler nos problèmes : nous en avons les capacités intellectuelles et spirituelles, en nous appuyant sur notre riche héritage religieux commun, a-t-il poursuivi. C’est à nous d’apprendre à cohabiter dans la fraternité, et c’est pour cela que nous devons refuser toute immixtion étrangère (...). Ce n’est que si nous n’arrivons pas à résoudre ces problèmes, que nous demanderons alors nous-mêmes l’aide de la communauté internationale. »

Lors du sommet du Commonwealth qui s’est tenu du 15 au 17 novembre à Colombo, le Premier ministre britannique David Cameron a en effet averti le Sri Lanka qu’il devrait accepter le principe d'une investigation menée par des experts de l'ONU sur les allégations de crimes de guerre à son encontre, faute de quoi il devrait encourir les sanctions du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en mars prochain.

« Les interférences extérieures ne peuvent que nuire au dialogue et à la paix dans le pays », ajoute Mgr Ranjith, « gérer localement les problèmes du Sri Lanka est [à l'heure actuelle] la seule chose à faire (...), étant donné ce que les interventions étrangères ont pu donner dans d’autres pays ».

Le débat au sujet d’une éventuelle intervention des Nations Unies fait rage au sein de l’Eglise au Sri Lanka depuis que Mgr Rayappu Joseph, évêque de Mannar, l’un des territoires les plus dévastés par la guerre civile, a lancé un appel à l’ONU en mars 2012, demandant que soit menée une enquête internationale sur les violations des droits de l’homme perpétrées dans les anciennes zones de guerre.

Cette lettre ouverte lui avait valu d’être menacé d’arrestation par le parti bouddhiste nationaliste, allié du pouvoir en place, et d’être publiquement désavoué par Mgr Ranjith, affirmant que l’évêque tamoul « n’était absolument pas représentatif de l’Eglise au Sri Lanka » et que la sanction de l’ONU à l'encontre de Colombo « était une insulte à l’intelligence du peuple sri-lankais ».

Mgr Rayappu Joseph, à la tête de la Commission ‘Justice et Paix ‘ de Jaffna, s’est attiré de nouveau les foudres du gouvernement ainsi que celle de l’archidiocèse de Colombo, en signant avec 132 prêtres et religieux une lettre adressée au nonce apostolique au Sri Lanka et aux Nations Unies, dans laquelle il dénonçait « le génocide des populations tamoules au Sri Lanka».

Lors d'une récente visite, la Haute Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Navi Pillai, dénonçait elle aussi « une intolérance religieuse croissante et une inaction manifeste des autorités à l'encontre des responsables ».

Dans le même temps, la "National Christian Evangelical Alliance of Sri Lanka" (NCEASL) vient de publier un bilan à la hausse du nombre d’attaques commis contre les chrétiens par les bouddhistes extrémistes, avec 65 agressions pour la seule période allant de janvier à octobre 2013. (source : Mepasie)


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