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du 14 au 18 décembre 2013 (semaine 51)
 

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18 décembre 2013 - Philippines
CES HEURES DE JOIE QUI PRÉCÈDENT NOËL


Dans la ville de Tacloban, qui se relève à grand peine des ravages causés par le typhon Haiyan le 8 novembre, les catholiques préparent la « Misa de Gallo », neuvaine de messes célébrées avant Noël. Pas question d'y renoncer.

Pour rien au monde, ils ne renonceraient à ce qui fait partie de leur identité de chrétiens des Philippines, à savoir la célébration du 16 au 24 décembre de la « Misa de Gallo ».

Chaque jour, sur le coup de 4 heures du matin, alors que le soleil n’est pas encore levé, ils se presseront dans les églises pour une neuvaine de messes, vécue dans l’attente de la Nativité.

Pour eux, c'est « une évidence » que l’approche de Noël, l’un des temps fort de la vie chrétienne aux Philippines qui doit être célébré comme à l’accoutumée. « Nous pouvons bien avoir tout perdu, mais notre foi demeure vivante », explique le porte-parole de l’archidiocèse de Palo, dont Tacloban dépend.

« En dépit des destructions tragiques [causées par Haiyan], nous persévérons avec la forme de prière la plus haute qui soit, à savoir la Sainte Messe », poursuit-il en confirmant que les neuf Messes du coq (Misa de Gallo) – ou Simbang gabi (‘Saintes Messes de la nuit’, en tagalog) – seront bien célébrées dans toutes les paroisses de l’archidiocèse, même si les églises ont été détruites ou endommagées et que l’électricité n’a pas été rétablie.

La "Misa de Gallo" n’est pas propre aux Philippines. C’est une tradition que l’on retrouve, outre en Espagne, dans presque tous les pays d’Amérique latine. Mais aux Philippines, elle a gardé une vivacité toute particulière ; ponctuant la fin du temps de l’Avent, ce temps où les fidèles se préparent intérieurement à célébrer la venue du Christ dans ce monde.

Ces neuf messes célébrées "au chant du coq", avant le lever du jour, sont marquées d’une grande solennité. Les fidèles confectionnent des lanternes en forme d’étoile qui sont autant de jalons pour se guider dans la nuit vers les églises. La croyance populaire veut que celui ou celle qui a participé, chaque matin, avant l’aube, aux neuf Misa de Gallo voit exaucé un vœu exprimé dans le secret de ses prières. Après les messes, les fidèles se retrouvent pour partager un repas fait de mets traditionnels.

Pour les évêques philippins, la tradition de la Misa de Gallo est « une grande source de renouvellement spirituel », même s’ils veillent, année après année, à souligner son importance religieuse en mettant en garde contre une tradition qui ne serait observée que pour les croyances « magiques » qui y seraient attachées.

A Tacloban, c’est la ville tout entière qui s'est préparée à ce temps particulier de l’Avent. Sur l’esplanade de ce qui était l’hôtel de ville avant la catastrophe, un sapin de Noël de 16 mètres de haut a été dressé. Confectionné à partir de tubes en acier collectés parmi les monceaux de débris charriés par le typhon, il est illuminé de plusieurs centaines de lumignons taillés dans des bouteilles en plastique, elles aussi récupérées dans les débris.

Ce sont des détenus de la prison locale qui ont confectionné ces lumignons et la municipalité s’est débrouillée pour l’alimentation en électricité. Promesse a été faite aux habitants de Tacloban que l’électricité serait de retour pour le 24 décembre.

Dans les rues, les militaires philippins travaillent à dégager les ruines au son des chants de Noël, diffusés par haut-parleurs. « Nous essayons ainsi de soutenir leur moral », explique le brigadier général Jet Velarmino à un journaliste de l’agence Ucanews.

« Ce qui est important est que nous puissions continuer à tenir, à espérer et à travailler ensemble », précise John Tecson, en charge de l’administration municipale à Tacloban. Sur les quatre millions de personnes déplacées par le cyclône Haiyan, un peu plus de 100.000 sont toujours hébergées dans des centres d’évacuation d’urgence. (source : Mepasie. )


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