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du 18 au 21 décembre 2013 (semaine 51)
 

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21 décembre 2013 -
A PROPOS DES CANONISATIONS, LEURS PROCÉDURES


Comme pour celle de Jean XXIII, le Pape a accepté la canonisation du bienheureux Pierre Favre sans l’attestation d’un second miracle et il semblerait vouloir faire davantage de canonisations sans nouveau miracle. Ce n'est que "rumeur"....

Pour inscrire un serviteur de Dieu au catalogue des saints, la procédure habituelle, fixée en 1983, exige l’examen d’un miracle nouveau intervenu après sa béatification, y compris dans une cause de martyre. Cet examen se fait selon les mêmes règles que pour une béatification. Un seul miracle est requis et il s’agit le plus souvent d’une guérison.

Pour Pierre Favre, comme pour Jean XXIII – et à la différence de Jean-Paul II –, aucun second miracle n’a été allégué. « C’est rare mais pas exceptionnel et du ressort du Pape », observe le P. Daniel Ols, dominicain qui travailla longtemps à la Congrégation des causes des saints au Vatican, rappelant comment « Paul VI canonisa sans miracle Jean d’Avila, béatifié sous Léon XIII ».

Par ailleurs une canonisation ne requiert aucune cérémonie. D’habitude oui, mais pas toujours. Si Jean XXIII sera canonisé solennellement en même temps que Jean-Paul II à Rome le 27 avril, il existe une autre forme, plus rare, de canonisation dite « équipollente », qui se fait par la publication d’une bulle, sans autre cérémonie, mais avec tous les effets d’une vraie canonisation, laquelle engage l’infaillibilité.

Définie au XVIIIème siècle par Benoît XIV, une canonisation sans cérémonies officielles « a toujours été présente dans l’Église et régulièrement accomplie, bien que non fréquemment »

Le préfet de la Congrégation des causes des saints, le cardinal Angelo Amato, cite dans" L’Osservatore Romano" celle sdes saints Cyrille et Méthode en 1880, celle de saint Albert le Grand en 1931, celle de sainte Hildegarde de Bingen, mystique du XIIe siècle, en 2012.

Le pape François devrait procéder à davantage de canonisations sans l’attestation d’un nouveau miracle, selon un proche du Pape argentin, évoquant les missionnaires d’Amérique latine déjà béatifiés.

D’une part, il faut se rappeler que la canonisation est une décision qui ne relève que du Pape qui atteste, dans le cadre de son infaillibité que la vie de ce saint ou de cette sainte témoignent de leur véritable sainteté.

D'autre part, l’attestation d’un miracle est devenue très difficile devant les progrès et exigences de la médecine. Une canonisation sans miracle s’appuie davantage sur les vertus et la renommée du futur saint parmi les fidèles, témoignant de faveurs.

Un ancrage populaire auquel paraît attaché le Pape, qui se réfère au « sensus fidelium », le sens de la foi profondément enraciné dans le peuple de Dieu et auquel tenait le Moyen-Age latin.

Jusqu’au Xème siècle, il n’existe pas dans l’Église catholique romaine de procédure centralisée pour déclarer une personne sainte. Le plus souvent, c’est la "vox populi" qui déclare la sainteté1 ; l’évêque du lieu la confirme par des cérémonies solennelles : élévation de la personne considérée comme sainte (du latin elevatio, il s'agit de l'exposition de son corps dans un sarcophage, une châsse ou de ses reliques.

La première déclaration officielle de la part de l’Église de la sainteté d’une personne est la bulle pontificale envoyée par Jean XV en 993 aux évêques de France et de Germanie, pour leur signaler que Ulrich, évêque d’Augsbourg devait être considéré comme saint.

Le terme même de canonisation apparaît sous la plume du pape Benoît VIII à propos de saint Siméon de Padolirone. Au cours du xiie siècle, l’examen des cas de canonisation par la papauté se développe : sous Alexandre III (pape de 1159 à 1181), douze causes sont examinées, sept sont rejetées, et cinq fois la vénération d'un saint est autorisé.

Le pape Alexandre III se réserve ces autorisations par un décret du 6 juillet 1170, mais quelques translations de corps saints par les évêques ont encore lieu. En 1215, le IVème concile du Latran, dans ses orientations très centralisatrices, interdit la vénération des reliques (y compris anciennes) sans l’accord du Pape.

La procédure est ainsi mise en place au XIIIème siècle, le pape Grégoire IX se réservant en 1234 le droit exclusif de procéder aux canonisations, formalisant les procédures en canonisation1. Jusqu’au XVIème siècle, l’approbation épiscopale suffisait encore à établir le culte local d’un saint. (source : FPIC)


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