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du 21 au 27 décembre 2013 (semaine 52)
 

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27 décembre 2013 - Sud-Soudan
LES COMBATS S'INTENSIFIENT ENTRE LES ETHNIES


Dans la toute jeune nation du Soudan du Sud, les combats et violences interethniques se sont intensifiés ces derniers jours, et les combats politiques entre factions au sein du pouvoir font glisser le pays vers une véritable guerre civile.

Les partisans du président Salva Kiir s’opposent aux partisans de l’ancien vice-président Riek Machar, accusé de tentative de coup d’Etat et écarté du pouvoir en juillet dernier. Cette lutte pour le pouvoir a entraîné des combats terriblement violents entre leurs ethnies réciproques : les Nuers de Machar et les Dinkas de Kiir.

La moitié des dix régions du pays sont concernées par ces affrontements sanglants qui ont débuté le 15 décembre, entre Dinkas et Nuers, à Juba, capitale de ce jeune État indépendant depuis 2011, et qui se sont rapidement étendues dans les régions pétrolifères et au-delà.

Ces derniers jours, les rebelles sud-soudanais se sont emparés de plusieurs puits au grand dam de Salva Kiir. Les deux camps savent pertinemment que contrôler les sites pétroliers revient à contrôler le pays.

La Chine, qui possède de nombreux intérêts dans le secteur pétrolier sud-soudanais, est préoccupée par les combats qui font rage dans le pays. Or depuis quinze jours, forces armées et rébellion s'affrontent pour le contrôle de ces régions pétrolifères.

"La Chine est très inquiète de l’évolution de la situation au Soudan du Sud", a d'ailleurs déclaré jeudi 26 décembre le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, car le géant commercial chinois possède, de nombreux intérêts dans le secteur pétrolier sud-soudanais, où sont impliqués les groupes d'État Sinopec et China National Petroleum Corp (CNPC]. Pour Pékin, laisser la guerre s’installer serait prendre le risque de perdre un marché considérable.

Le Soudan du Sud - qui tire 98 % de ses revenus de son or noir – n’a pas non plus intérêt à voir déguerpir son partenaire chinois, à qui il doit sa survie économique. Plus des deux tiers de sa production sont en effet exportés vers Pékin.

Pourtant, le mercredi 25 décembre, quelque 300 travailleurs chinois ont déjà été évacués du site de Fuluj, au nord du pays, en raison de la proximité des combats. Pékin a précisé qu’il pourrait continuer à évacuer son personnel si les combats se poursuivaient à Juba. Le 26 décembre, un émissaire chinois a été envoyé à Juba pour faire avancer les négociations.

De son côté, le Conseil de sécurité a approuvé mardi l’envoi de renforts pour la Mission des Nations unies au Soudan du Sud, dont les effectifs doivent passer de 7 900 hommes à près de 14 000.

Le mercredi 25 décembre, l’ONU a estimé à 166 millions de dollars le montant des besoins des organisations humanitaires pour venir en aide à la population sud-soudanaise.

Selon les Nations unies, les combats, qui ont lieu dans cinq des dix États du Soudan du Sud, ont contraint les civils à demander la protection des casques bleus. L’organisation évalue à 92.500 le nombre de déplacés depuis le début des combats, dont 58.000 se sont réfugiés sur les bases de l’ONU, et les autres dans des églises.

Les responsables religieux dans ce pays majoritairement chrétien, travaillent activement pour faire entendre leur message de paix ainsi que celui du pape François prononcé à Rome le jour de Noël. C’est malheureusement par de violents coups de fusil que l’armée et les rebelles ont répondu à cet appel pacifique.

Face à cette situation, Human Rights Watch tire la sonnette d’alarme. « Des soldats demandent à des habitants leur ethnie ou les identifient d’après leurs scarifications faciales, puis les tuent ou les laissent partir, » décrit un des membres de l’ONG au quotidien "La Croix".

Après que le secrétaire d’Etat américain John Kerry ait exhorté Salva Kiir et Riek Machar à cesser les rivalités, les deux hommes se sont dits prêts à discuter. Mais les affrontements ont redoublé d’intensité dans ce pays où l’identité ethnique et les ressources financières prédominent sur l’identité nationale. (source : FPIC)

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