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du 8 au 11 octobre 2013 (semaine 41)
 

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11 octobre 2013 -
LE CARDINAL KOCH ET LES RÉFORMATIONS DANS L'HISTOIRE

Pour le président du Conseil pour la promotion de l’unité des chrétiens, la Réformation n'a pas été le seul mouvement réformateur et le Jubilé 2017 de la Réforme doit permettre d'en préciser les buts œcuméniques, en vue de l'unité de l'Eglise.

C'est ce qu'a affirmé le 9 octobre 2013 à Zurich le cardinal e Kurt Koch, président du Conseil pontifical
, lors du Congrès international organisé à Zürick en vue de célébrer les 500 ans de la Réforme.

Devant les quelque 250 délégués du congrès organisé par l'Eglise évangélique d'Allemagne (EKD) et la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), le cardinal a soutenu que la Réformation du XVIe siècle a été un des mouvements réformateurs parmi de nombreux autres dans l'histoire de l'Eglise. Elle a laissé de nombreuses blessures qui doivent être guéries ensemble.

La Réformation de Luther ne peut pas avoir de revendication exclusive sur la réforme dans l'Eglise. Le "réformateur le plus radical" a sans doute été François d'Assise, a affirmé le cardinal. "Lui, petit religieux sans importance", a fait front contre le puissant pape Innocent III. Il n'a cependant pas réformé l'Eglise "sans ou contre le pape", mais en communion avec lui.

Alors que saint François offre l'exemple réussi d'une réforme radicale dans l'Eglise en unité avec la hiérarchie ecclésiale, la Réforme des réformateurs du XVIe siècle a au contraire conduit à la division dans l'Eglise, a regretté le cardinal. C'est pourquoi le Jubilé de la Réforme est associé du côté catholique à une douleur
, à un "échec de l'Eglise romaine de l'époque" et une "non-réussite de la Réformation" parce que la réforme n'a pas atteint l'ensemble de l'Eglise.

D'un point de vue oecuménique, il faut se demander si les Réformations du XVIe siècle se sont comprises comme une réforme de l'Eglise ou si elles n'ont pas conduit dans un sens beaucoup plus radical , à un changement essentiel.

Pour le cardinal Koch, les Eglises issues de la Réformation se sont éloignées des fondements de l'Eglise depuis ses origines à savoir sa nature eucharistico-sacramentelle et sa structure épiscopale. La question du rapport entre Reformation et tradition n'a pas eu de réponse.

De la réponse à ces interrogations dépend non seulement la manière dont l'Eglise catholique peut prendre part aux commémorations de la Réformation, mais aussi la manière de poursuivre le dialogue œcuménique.

Sans but commun, peu visible aujourd'hui, le danger menace de voir les partenaires oecuméniques avancer dans des directions différentes. La commémoration de la Réformation doit s'interroger sur sa volonté de servir la poursuite d'une légitimation du pluralisme ecclésiologique favorisé du côté protestant.
Et les Eglises doivent supporter le conflit existant.

"Nous avons, des deux côtés, toutes les raisons d'élever des plaintes ou de faire pénitence pour les malentendus, les malveillances et les blessures que nous nous sommes infligés mutuellement au cours des cinq siècles passés." C'est pourquoi
le dépassement de cette histoire douloureuse peut se faire en l'écrivant ensemble, avec la possibilité de faire de nouveaux pas vers l'unité tant attendue et de ne pas rester simplement à l'unité atteinte actuellement", a conclu le cardinal Koch. (source : Apic)

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