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10 janvier 2014 -
LA BRÈVE VISITE DU PRÉSIDENT FRANÇAIS AU VATICAN

«Fin janvier, il s'agit d'une visite de 'prise de contact'. Le Pape aime ces rencontres techniques», indique une source du Vatican. «Ce sera un déplacement bref. Des sujets comme la Syrie y seront abordés», complète-t-on du côté de l'Élysée.

« Il est important qu’une telle visite ait lieu sans tarder», explique-t-on au Vatican. De fait , le président Hollande est déjà venu à Rome à la rencontre des autorités italiennes à quatre reprises depuis son arrivée au pouvoir en mai 2012.

Il franchira pour la première fois les murs du Vatican pour être accueilli dans le Palais apostolique. Visite qu'il accompagne d'une rencontre avec les autorités italiennes, pour relativiser ainsi ses rencontres au Saint-Siège, selon les personnalités qu'il y rencontrera.

Cette visite a été décidée très récemment, confient plusieurs sources, et son organisation est en cours. D'ailleurs la composition de la délégation présidentielle doit encore être validée par les deux parties. C’est en quelques jours à peine qu'elle s’est décidée à Paris et au Saint-Siège. L’Elysée souhaitait qu’elle n’ait pas lieu après le mois de février, en raison des élections municipales françaises du mois de mars.

Le président français, de son propre aveu “viscéralement attaché à la laïcité“, rencontrera le pape François “au moins pire moment“, glissent des sources politiques françaises. De fait, quelques mois après le débat houleux sur le “Mariage pour tous“ qui a vu de nombreux catholiques monter en première ligne contre le gouvernement, et peu avant les nouvelles échéances électorales municipales et européennes ainsi qu’un projet de loi sur la famille, cette visite devrait être l’occasion pour Paris de mettre en avant quelques dossiers d’intérêt commun comme la défense des chrétiens d’Orient ou encore les questions de protection de l’environnement..

Si Paris et le Saint-Siège se retrouvent sur plusieurs axes sociaux ou environnementaux, quelques sujets plus délicats les séparent, comme la récente légalisation en France du mariage entre personnes de même sexe, ou encore le projet de légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté. Sur ces sujets, "L’Osservatore Romano" a plusieurs fois clairement pris ses distances avec les décisions françaises.

Le pape François, devant un groupe de parlementaires français, en mai 2013, s’était contenté d’assurer que leur rôle était de donner «une âme» aux lois et, le cas échéant, de les «abroger».

Benoît XVI, quant à lui, avait encouragé les évêques français, en novembre 2012, à faire entendre leur voix «sans relâche et avec détermination» dans «les débats importants de société». Il avait aussi noté «l’énorme défi à vivre dans une société qui ne partage pas toujours les enseignements du Christ, et qui parfois cherche à ridiculiser ou à marginaliser l’Eglise en désirant la confiner dans l’unique sphère privée».

François Hollande, qui avait accepté après son élection son titre de «premier et unique chanoine d’honneur» de Saint-Jean-de-Latran, avait cependant décliné l’invitation du chapitre de la basilique romaine à venir prendre possession de sa stalle.

La dernière visite au Vatican d’un chef de l’Etat français remonte au 8 octobre 2010. Nicolas Sarkozy avait alors été reçu en audience par Benoît XVI. Déjà, en décembre 2007, l’année de son élection à la présidence de la République, il avait été reçu par le pape, avant de se rendre à la basilique romaine de Saint-Jean-de-Latran pour y recevoir le titre de «premier et unique chanoine d’honneur», accordé d’abord aux rois puis aux présidents de France de façon symbolique.

Quatre présidents de la 5e République sont venus à Saint-Jean-de-Latran prendre possession de leur titre: le Général Charles De Gaulle en 1967, Valery Giscard d’Estaing en 1978, Jacques Chirac en 1996 et Nicolas Sarkozy dès décembre 2007.

Georges Pompidou (1969-1974) et François Mitterrand (1981-1995), cependant, ne se sont pas ’installés’ formellement dans le chapitre.

Si l’actuel président français s’est déjà rendu à quatre reprises à Rome pour des entretiens bilatéraux avec le chef du gouvernement italien, il ne s'est jamais rendu au Vatican. Or, la France trouve dans le Saint-Siège un interlocuteur diplomatique attentif à plusieurs sujets internationaux de préoccupation commune, en particulier le sort des chrétiens d’Orient, le trafic d’êtres humains, l’extrême pauvreté et le changement climatique.

Avec le Mali et la Centrafrique, la situation en Syrie figurera aussi inévitablement à l’ordre du jour de la rencontre, d'autant que début septembre septembre, le pape François s’est impliqué personnellement contre une intervention militaire dans ce pays, soutenue au contraire par la France. La diplomatie vaticane reste mobilisée pour une solution négociée. (source : .FPIC)

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